February 09, 2010

Alchimie : Science et mysticisme.


Here is the French text for those who would like to make a translation.

Alchimie Science et Mysticisme


L’alchimie est connue comme une science occulte dont l’origine remonte à la nuit des temps.
Elle a toujours été entourée de grands mystères faits de merveilleux. La légende voudrait que ce fût Dieu lui-même qui ait révélé ses secrets à Adam.
L’alchimie est à la fois une science authentique avec ses travaux en laboratoires, un art sacré, mais aussi une philosophie une spiritualité qui repose sur un lien unissant l’homme à l’univers à la nature et à ses forces. L’alchimiste travaille en osmose avec la nature il prétend en percer ses mystères et en exploitant sa puissance et ses vertus et tenterait de la parachever en accélérant ses processus.

Le but le plus énigmatique de l’alchimie est la fabrication de la Pierre Philosophale ou Grand Œuvre, censé être capable de transmuter des métaux sans noblesse en or mais aussi d’obtenir un élixir de longue vie ou la Panacée, une sorte de médicament universel. Pour ceux qui la pratiquent, l’alchimie serait aussi la transmutation de l’esprit pour un éveil spirituel.

Paracelse, célèbre alchimiste du 16ème siècle aurait d’ailleurs affirmé « nul ne peut transmuter la matière s’il ne s’est transmuté lui-même».

Pour arriver à la Pierre Philosophale ou grand œuvre, il y a deux voies alchimiques : l’une est la voie sèche, c’est le travail au creuset et au four à haute température qui nous mènera à l’hypothétique obtention de la panacée et à la transmutation des métaux et notamment du mercure en or, l’autre est la voie humide, avec des ballons ou cornues et à basses températures, la voie humide comprend un important volet, la spagirie qui est une application alchimique pour la thérapie au moyen de différentes pharmacopées.

Tout en continuant d’œuvrer pour l’obtention de la Pierre Philosophale, Patrice Partamian, installé près de Vienne en Isère, élève du célèbre alchimiste contemporain, Armand Barbault, développe un important travail spagirique, basé sur la quintessence des plantes et d’élixirs métalliques.

Pour lui comme pour beaucoup d’autres alchimistes leurs travaux sont de véritables vocations.

« Généralement ca nous arrive d’une façon assez spontanée, mais il y a un terrain, un terreau certainement, c’est sans doute l’amour de la nature c’est aussi l’attirance vers les choses un peu mystérieuses, peut être vers le surnaturel et surtout quant on est enfant, adolescent, qu’on a l’imaginaire qui marche très très fort, certaines de ces disciplines, sont des nourritures extraordinaire, et pour ma part c’est un peu ce qui s’est produit. »
« la nature est beaucoup plus vieille que l’homme, ce serait la Mère, mais aussi l’enfant, c'est-à-dire qu’elle dispose des qualités de l’un et des qualités de l’autre. »

Pour les alchimistes tout ce que produit la nature est sacré. Chacun travail sur un support, un métal, un minéral ou une matière. Patrice Partamian a choisi la voie des tourbes. C'est-à-dire de la terre prélevée dans une zone préservée, et dans laquelle il ajoute des plantes qu’il laisse macérer des mois et des années, ainsi se trouve accéléré le processus naturel de putréfaction et la concentration de l’énergie que les végétaux puisent dans le sol et les astres.
Pour cette cueillette la période astrologique favorable est le printemps, sous les signes zodiacaux du bélier et du taureau. Les plantes cueillies sont sélectionnées soigneusement.

« Ce sont toujours des plantes très jeunes, qui ont très peu de branchage, très peu de tiges, mais par contre ont un système radiculaire très profond, qui leur permet de puiser dans la terre les énergies et les forces vives dont on a besoin. Cette énergie que la plante emmagasine, elle le doit indirectement au soleil et la lune jouant le rôle de miroir, cette infusion d’énergie lunaire, c’est capital dans le transport de l’énergie dont on a besoin. C’est presque parfois un sentiment amoureux qui peut relier l’alchimiste avec la nature, la nature est considérée comme un être vivant, comme parfois une personne à part entière, d’une richesse incroyable, d’une générosité sans limites, et l’alchimiste qui passe sa vie au sein de la nature, finit par comprendre sa générosité, sa disponibilité, sa générosité, et c’est pour cela qu’à chaque fois qu’un alchimiste travaille, prélève un minéral, un métal ou une plante, il doit le faire dans le plus grand respect. Le recueillement est nécessaire, on peut appeler ça une prière intérieure qui est selon la sensibilité de chacun, simple ou complexe, mais c’est comme si on allait retrouver une personne aimée et alors il y a quelque chose, une émotion particulière qui arrive automatiquement, tous ces liens font une sorte de mariage philosophique s’installe entre la nature et l’alchimiste. »
La nature procure tous les éléments nécessaires aux alchimistes pour leurs travaux. Une étape incontournable, est la récolte de la rosée.
« Cette étape se déroule au printemps, elle a pour but de récolter une eau particulière, qui va permettre de traiter toutes les matières quelque soient les voies alchimiques choisies. Ici vous voyez donc les alchimistes, vous voyez également des animaux ce sont des signes astrologiques, là il s’agit du printemps, et vous voyez aussi une chose très importante, c’est cet éventail particulier qui représente et qui symbolise l’influx céleste, c'est-à-dire toute l’énergie qui descend de l’univers, du cosmos, et qui vient baigner la terre et conséquemment vient s’imprégner dans les gouttelettes de rosée. »

La récolte s’effectue à la pointe du jour avant le lever du soleil.

« La rosée contient un sel, elle contient un feu, et c’est ce feu qui va permettre aux plantes d’être brulées, digérées, absorbées par la tourbe. C’est elle aussi qui va transmettre sa part d’énergie très spécifique et qui contribuera à la maturation du compost. Ce procédé permet de ramasse beaucoup beaucoup de rosée, on touche des mottes de terre, on touche de la terre essentiellement, alors ce qu’il faut faire après c’est une filtration. Et ensuite on a une rosée qui est claire et limpide. »

Après diverses récoltes dans la nature c’est le passage au laboratoire. Dans chaque voie il y a trois étapes distinctes et à parts entières, appelées œuvres dans le langage alchimique. Dans la voie humide des tourbes, le premier œuvre, dénommé œuvre au noir, consiste à faire putréfier de la terre et des plantes avec l’énergie contenue dans la rosée pour obtenir un dissolvant qui permet d’extraire la couleur spécifique des métaux ou teinture.

« Voila trente ans, trois kilos de terre ont été prélevés dans la nature et au cours de toutes ces années ont reçu plantes et rosée afin d’être enrichie on arrive à une matière extrêmement noire et extrêmement riche contenant des sels puissants, qui vont permettre l’élaboration d’élixirs. L’objectif est d’aboutir à cette tourbe, ce compost extrêmement fertile. »

La tourbe ayant atteint sa maturité les élixirs métalliques peuvent être préparés, cela commence par la séparation des eaux noires de la tourbe, elles sont de la rosée rajoutée qui a absorbée la couleur. Après la calcination d’une certaines quantité de tourbe, la cendre obtenue est introduite dans une éprouvette, contenant de la rosée distillée et du métal en poudre, ici de l’étain, ces tubes sont ensuite placés dans un four.
« après quelques heures de cuisson, ces tubes sont vidés, filtrés sous vide et là, nous obtenons un élixir, après quelques semaines de décantation les préparations sont utilisable immédiatement. L’étain traditionnellement est en correspondance avec les voies biliaires, et cette préparation en particulier à aussi des vertus, concernant des possibilités d’éradiquer certaines bactéries comme le staphylocoque doré par exemple. Voici une autre préparation, à base d’argent, l’argentum, qui lui va être destiné à traiter les pathologies liées au cerveau et au système nerveux. »
Le travail spagirique est terminé.
« C’est la fin du premier œuvre, voie humide, et cette terre contenue dans cette eau noire, on la retrouve ici, partiellement évaporée, c’est la terre alchimique, cette terre alchimique c’est la matière première des alchimistes dans cette voie des tourbes, et cette terre alchimique va permettre de donner naissance aux deux principes de l’œuvre, c'est-à-dire, au soufre et au mercure philosophique qui sont les deux agents principaux qui contribuent à l’élaboration de la Pierre Philosophale. »

---
Le travail de la spagirie est très varié, Jean Luc Steineman, installé dans la région de Chambéry c’est orienté dans les quintessences métalliques et animales.

Basile Valentin au 15 ème et Paracelse au siècle suivant pratiquaient cette médecine naturelle qu’est la spagirie, ils auraient très largement contribué en leurs temps à enrayer de nombreux fléaux, comme la peste, des maladies nerveuses, l’épilepsie.

« Paracelse guérissait par les semblables, c’est vraiment l’ancêtre de l’homéopathie. Je fabrique un vinaigre d’antimoine, c’est un vin aigre, car pour les anciens, tout ce qui était acide était aussi appelé vinaigre, mais c’est pas un vinaigre au sens vinaigre de vin, ce n’est pas un acétate, il sert à extraire des teintures métalliques et mon utilisation va être pour dissoudre de l’or pour faire une huile d’or, et là il y en a encore pour trois semaines environs puis qu’il faut un mois et ce vin à la particularité d’être non toxique, déjà au point de vue thérapeutique, c’est important, il est pas corrosif et il est non toxique, c’est un reconstituant général. La quintessence de miel quant elle sera finie, ça c’est, par contre, le miel c’est déjà un produit merveilleux car il est déjà fermenté dans le ventre des abeilles, c’est réellement un produit alchimique en sen vrai du terme, il y a une puissance vitale énorme sur le miel.»
« la nature pour les alchimistes c’est, le temple du Divin, là où tout à commencé, là où tout finira. »

Selon les alchimistes le Divin aurait mit dans la nature tout ce dont l’homme aurait besoin pour se soigner. Les thérapies alchimiques ne sont pas seulement les pharmacopées obtenues par la spagirie, mais aussi l’utilisation de certaines plantes dont ils interprètent les formes ou particularité comme des signes aptes à divers traitement.

---

P.Rivière

« Paracelse met l’accent sur l’une d’entre elles pour qui va sa prévalence, pour en fait, ce qu’il appelle le don du ciel, donum celli, la Chélidoine. La Chélidoine, qui intervient dans bon nombre de ses préparations végétales et cette chélidoine, lorsqu’on la casse, on voit que sa tige contient un suc, jaune verdâtre, tout à fait de la coloration de la bile. Hors cette chélidoine, évidement, par cette coloration, de son suc, présente des analogies tout à fait particulières avec la bile. Et donc c’est un hépato biliaire, tout à fait remarquable. Cette plante est solaire donc la signature est évidente et c’est aussi l’herbe à verrues, car elle a la propriété de soigner les verrues et en même temps, il l’appelle la « grande éclair ».

« La nature évidement est toujours exaltée par Paracelse, puisque, en fait, il nous dit qu’il est une lumière qui brille beaucoup plus que la lumière du soleil c’est la lumière de la nature. Et c’est d’ailleurs dans cette lumière de la nature que les choses invisibles deviennent visibles. Il est alors possible pour l’alchimiste véritablement initié, de percer, de perce voir, en fait, réellement, par une sorte de clairvoyance les mécanismes de la nature dans la lumière même de la nature. «

Patrick Rivière, installé dans la région de Limoge, travaille l’alchimie à la fois par la voie humide et par la voie sèche. De tous temps les alchimistes ont partagé en plus de leur osmose avec la nature une spiritualité qui est indissociable de leur art. Elle peut cependant varier sur le fond et l’expression d’un individu à l’autre.

P.Partamian

« la nature a une âme omniprésente, elle imprègne les humains sans que les humains s’en rendent compte, c’est quelque par la conscience naturelle, la conscience spirituelle ou la conscience du sacré, l’alchimiste a une religion effectivement, mais la religion dans le sens de relation, de liaison entre la nature qui est le cosmos, qui est la terre, qui est tout ce qui existe dans l’univers et lui-même, cette relation privilégiée c’est une relation qui a un lien avec la spiritualité mais n’et pas une religion déclarée, c'est-à-dire qu’un alchimiste peut être chrétien, bouddhiste, musulman, mais il faut qu’il soit pourvu de cette conscience spirituelle qui unifie toutes les religions, l’alchimiste croit en une entité centrale, un point du quel tout est arrivé et ce point central qui est bien sur indéfinissable, incompréhensible pour l’homme, ce point on peut l’assimiler à Dieu, et je pense que Dieu c’est l’énergie avec une majuscule. C’est de cette énergie que découlent toutes les autres et découlent toutes les manifestations visible et invisible, les énergies sont le véritable moteur de toutes les transformations. »

Pour la plupart des alchimistes, l’esprit de chaque être vivant possèderait une partie de cette énergie universelle.

J-L Steineman

« En réalité il n’y a pas vraiment de différence entre esprit et matière, même les scientifiques aujourd’hui savent très bien que la matière c’est de l’esprit condensé c’est de l’énergie condensée, pour les alchimistes Dieu existe forcément, on peut l’Appeler, la force de Vie, on peut l’Appeler l’esprit universel, mais il existe forcément, mais il n’est pas forcément extérieur à nous, c'est-à-dire qu’on est peut être tous des Dieux mais on l’a oublié. On est descendu tellement bas dans la matière après la chute qu’en fin de compte on l’a oublié. Mais en remontant petit à petit, un jour on s’en souviendra. Certaines personnes s’en souviennent déjà, fort heureusement, et ils ont tracé le chemin, jésus, Buddha, Akhenaton avant lui.

Heureusement ils ont tracé le chemin, et ça aide les autres, car en fin de compte dans l‘univers, le monde entier est relié même si on le sait pas. Toutes les pensées sont reliées. C’est pour ça que tout interagit sur tout. Pour un alchimiste tout retenti sur tout. »

« Tous les gens qui s’intéressent de prêt à l’alchimie, ils ont été attiré par l’alchimie, comme du fer par un aimant. » (fin de première partie.)

No comments: