September 10, 2014

De l'interaction des disciplines.

Ecrire sur le sujet de l'Alchimie m'est parfois difficile. Mes intérêts, mon entrain du moment, portent mon attention parfois ailleurs. 

A l'heure actuelle je suis enclin à faire "du lien" entre les disciplines qui semblent parfois ne pas en avoir avec l'Alchimie/Spagyrie. Ce n'est pas une chose si complexe qu'il n'y paraît au final. Les points communs se font rapidement et l'enrichissement mutuel des disciplines permet alors un flux, une symbiose, une collaboration entre les sciences/arts. Un enrichissement mutuel des disciplines permet une réelle potentialisation de nos pratiques par la suite, et c'est, selon moi, une chose absolument indispensable à tout praticien. Au lieu de rester "cloitré" dans son système, sa vision, son fonctionnement particulier, nous ouvrons alors un pan de notre discipline de prédilection et le connectons à quelque chose de possiblement complémentaire (c'est toujours, ne serais ce qu'un peu, complémentaire).


La Vision de l'un complète la Vision de l'autre, sans pour autant dénaturer la nature profonde des disciplines en question. Il en va par exemple de la Théurgie et de l'Astrologie, ou encore de ces deux sœurs et de l'Alchimie.

Tout cela forme une famille, avec des particularités, des spécificités qui font que ces "rouages" forment une mécanique complète et fonctionnelle. Une harmonie naît alors de ces conjonctions. Unions et réunions qui, évidement, éclipsent certaines certitudes que nous avons, les détruisent, mais aussi illuminent des aspects qui nous semblaient alors passer en second plan. La reconnexion avec le reste du "corpus" est alors étonnante. La "sphère" de notre discipline croit un petit peu plus, ainsi que celle de sa consœur complémentaire.

Mais ceci ne se passe que si nous même étons ouvert, adaptable, souple, disponible mentalement et émotionnellement, voire, égotiquement. Toute cristallisation du soi à un niveau ne permettra pas la diffusion du nouveau message, du mercure, dans notre être. Comme pour toute transmutation, il faut prendre un métal disponible, donc, en fusion ou en solution ... il faut donc éveiller notre mercure intérieur, apte à cette fusion, et à la disponibilité de nos principes intérieurs.

La curiosité, l'attrait, parfois une guidance spirituelle intérieure nous pousse à cela. Une autre personne peut aussi réveiller cet entrain et ce plaisir de découverte, de comparaisons, d'apprentissage.

Il est dit que nous avons le revenu moyen des 5 personnes qui nous sont les plus proche. Il en va de même je dirais en terme d'Hermétisme ou de toute discipline, le "revenu" dans ce cas est un enrichissement mental, cardiaque, et au final personnel. Il est donc bon d'avoir de bonnes influences. Un peu comme en astrologie, il y a des "astres" qui gravitent autour de nous et qui nous influencent de bonne manière, d'autres sont un peu plus sec, et nous "pompent". En sachant évidement que nous même sommes un astre qui rayonne et influence son entourage. En quelque chose de positif ou, inversement.

Il n'est pas simple de considérer l'impact que nous avons sur les autres, et la capacité à les enrichir intérieurement. Nous pouvons simplement essayer, par notre exemple, de manière naturelle, d'inculquer des valeurs, des principes, une éthique, une vision, une profondeur de la vie à ceux qui nous entourent. Sans nécessairement les pousser à agir d'une certaine façon qui, selon nous, serait bonne pour eux. Nous ne pouvons juger réellement de cela.

Nous pouvons constater notre influence lorsque les personnes changent d'attitude, de pensée, de registre, de vision dans un domaine ou dans un autre, voire dans toute leur vie. 

L'Alchimie à cette profonde capacité de transmuter ce qui est le plus vil, vers un état de relative perfection (relative car tout peut être toujours poussé plus loin).
Côtoyer la Science et l'Art de l'Alchimie nous impacte profondément, dans l'esprit et dans la chair. Nous savons alors, je ne dirais pas "mieux que quiconque" car ce serait présomptueux de ma part, mais comme tous ceux qui sont transmutés, ce que veux dire le mot "évolution", ou "coction intérieure".

En cela l'Alchimie est une discipline universelle. Universelle car elle s'applique à n'importe quelle culture, même si l'inverse n'est pas toujours vrai. Universelle dans sa dimension archétypale, étant elle même, dans ses principes mêmes de fonctionnement imprégnée de transmu/formation.

Il n'y a rien d'étonnant alors à comparer les natures si opposées parfois du Sel, du Soufre et du Mercure et d'en considérer les interactions, les répulsions, les accords, les alliances, les agressions entre eux, mais aussi leur conjonction et leur possible évolution, rejetant alors la Terra Damnata, scories impropres à sa pure structure cristalline.

C'est une relation cosmique, archétypale, de forces brutes de la Nature. Hors de toute catégorie spécifique. Ce n'est que l'esprit humain qui catégorise. Nous n'avons à le faire que pour appliquer les principes dans d'autres domaines. Mais au delà de ça, il n'y a pas de "système" à y accoler, pas de vision systémique du monde à apposer, pas de culture à utiliser, pas de tabous.

Nous faisons office de médiateur attentif et méticuleux, en charge de la gestion du Feu. Nous sommes alors observateur "neutre" (le plus possible en tout cas). Ce qui se passe dans le ballon/creuset, en quelque sorte, ne nous regarde pas. C'est Oeuvre de Nature. Pas la notre. Ce qui se passe dans cette "cellule" (familiale comme le diraient les psy) est un mystère. Bien que nous essayons de percer, avec plus ou moins de succès les mécanismes en jeu, nous ne sommes pourtant pas exactement certains de ce qui se trame au tréfonds des interactions entre les Principes. Nous avions au départ une masse de matière, que nous avons purifiée, dont nous avons séparé les principes. Nous les conjoignons tel que nous les avons reçus, n'ayant qu'une possibilité limitée d'interaction sur eux, et avec eux. 
Nous faisons avec ce que Nature nous donne en quelque sorte, sans avoir à jouer les apprentis sorcier, en ajoutant un élément qui finalement n'a pas sa place dans la coction ultime. Nous devrions interférer le moins possible, savoir agir en bonne mesure, sans excès ni défaut. 

A moins de devenir nous même, depuis l'intérieur, le processus et les protagonistes nous ne pourrons jamais comprendre, ressentir, et vivre pleinement l'enjeu en cours.
Cependant fort heureusement, nous pouvons nous lier, et ressentir dans notre corps, nos tripes, notre cœur, nos émotions, et comprendre moins mentalement que d'une manière sensible, ce qui se passe dans le processus.