Encore une année qui prend fin, car évidement vous le savez, pour les Celtes, la fin du cycle se fait à ce moment précis de leur calendrier.
Nous avons vu les fruits rougir, et nous voyons les feuilles tomber, nous présentons alors l'arrivée de l'hiver et de son régime Saturnien.
C'est maintenant le moment de célébrer, de se remémorer nos (plus ou moins) chers défunts. Nous déposons des fleurs, nous nettoyons les tombes. Si nous ne pouvons nous y rendre, nous aurons une petite pensé ou un nous ferons un petit autel, un sanctuaire, avec quelques fleurs, une bougie, leurs photos.
Pour les plus doués d'entre nous, nous aurons accès à leur âme dans l'autre monde et nous pourrons converser avec eux. Nous accédons alors à la part réellement occulte de cette fête de Samhain. La "mort" est une transition, c'est tout.
Cependant, en me "branchant" sur l'esprit d'Halloween, il m'est venu une chose : trop souvent nous oublions une part dans cette "fête".
Cette part si souvent mise de côté, occultée, ou déniée, est une part de nous même, interne, qui "n'est plus".
Qu'en est il de ce "nous" passé qui avait des rêves et des ambitions d'enfant ? De cet état d'esprit innocent ? De ce mal-être adolescent et de toutes les railleries auxquelles nous avons dû faire face ? Qu'en est il de nos premières expériences importantes ? Au final, comment ce "nous" à participé à nous construire tel que nous sommes maintenant ? Nous avons appris à nous connaître, nous construire, à apprendre de nos limites et à ouvrir notre esprit. C'est une grande rétrospective que je vous propose ici.
Mais il n'y a pas que ce "nous" passé auquel nous devons apporter un peu d'attention, il y a aussi toutes ces choses, personnes, lieux, souvenirs, etc, qui sont maintenant passées, et que nous avons connu.
Remémorons nous ces bons souvenirs que nous avons eu dans notre enfance, adolescence, par exemple. Mais aussi les "mauvais". Les expériences douloureuses. Tous ces souvenirs de jeux, sorties, amusements avec nos amis ou en classe. Souvenons nous de toute notre scolarité.
Rappelons nous aussi ces petits êtres qui ont comptés pour nous et qui nous ont apportés pour beaucoup d'entre nous, la première expérience de la mort et du deuil je veux parler de ces poissons rouges, cette tortue, ces canaris, ces chats, ces chiens que nous avons un jour choyés et aimés, avec qui nous avons joués et qui ont transités d'une façon plus ou moins agréable pour eux et pour nous. Le mystère de la mort peut être plus cruel par la question sans réponse qu'il pose à un enfant que par le manque qu'il va lui engendrer. Car un poisson rouge, ça se remplace.
Qu'en est il de ces paysages de votre enfance qui sont maintenant peut être bouleversés. Pour ma part je me souviens de ces champs où j'allais le soir regarder les lapins, cueillir des champignons, et me promener ou jouer. Ils sont maintenant remplis de maisons modernes. Ce beau pommier qui trônait humblement dans le champ a été coupé, remplacé par un stérile parasol.
En faisant cela, peut être un peu de vague à l'âme se fera sentir. De la tristesse ou de la joie. Si vous êtes toujours touché par certains souvenirs, c'est que ce n'est pas "digéré".
Samhain nous propose de mettre en terre tout cela. D'en faire le deuil, de vivre sans, ou faire "avec". Il est tellement important d'avoir le "corps" de la personne défunte mise en terre et d'avoir fait un rituel d'adieux pour les familles qui ont perdu un proche, que l'on fait tout pour retrouver même des petits restes de corps après de graves accidents d'avions par exemple. Pourquoi ? Car le corps est sacré, il est mit dans une terre sacrée. Inhumé dans le respect et dans l'amour. Tant pour lui que pour nous, c'est important. Je vous propose donc de donner "corps" à ce que vous n'avez pas guéri en vous même. Ce à quoi vous n'avez pas fait le deuil.
Certains petits rituels psycho-magiques permettent symboliquement de se détacher de tout cela. Cependant, il faut donner un "poids". Il faut faire les choses bien. Trouvez un lieu qui vous semble sacré. Dans la nature, dans votre jardin, quelque part où vous pourrez déposer votre petit cercueil en carton ou en bois dans le sol en toute confiance (élément terre). Ceci peut aussi se faire dans la mer (élément eau). Pour l'air et le feu, les deux sont liés : crémation et de fait, "partir en fumée", mais cela doit alors se faire dans un lieu et dans un cadre "sacré" et ritualisé comme il se doit.
Inconsciemment nous accordons tous un lien entre la mort et le cercueil. Nous pouvons donc en faire un petit. Sur un parchemin, nous pouvons, avec une encre "magique" (condensateur fluidique naturel = évitez les oxydes de plomb, d'antimoine, etc pour ne pas polluer l'environnement, c'est aussi cela le respect !) noter ce qui nous fait encore souffrir. Mettre des copies des photos de ces êtres qui nous manquent, ou simplement nous pouvons les dessiner. Puis, nous plaçons dans le cercueil le tout, nous refermons le couvercle avec trois clous ou trois bouts de papier adhésif (clouer à un fort aspect psychologique), et nous l'inhumons, l'immergeons, ou le brûlons dans un cadre cérémoniel, avec, selon votre tradition, des prières. Nous devons attacher à ces reliques notre sentiment de souffrance, de peine, de tristesse, de morosité. Nous devons enterrer ces poids émotionnels. Pour cela le rituel est nécessaire, l'ambiance magique aide énormément à cela. Nous devons avoir un lien émotionnel avec ce qui se passe lors du rituel. Vous pouvez vous habiller de noir aussi si cela vous aide.
Si vous inhumez, creuser aussi profond que vous ressentez que cela est nécessaire, et pensez à mettre une grosse pierre plate sur le tout après avoir rebouché. Vous pouvez fleurir la petite tombe, l’encenser, y verser de l'eau lustrale, ou la cire de bougie consacrée. Tout symbole sacré, gravé sur le couvercle, peint sur la Pierre etc est aussi souhaitable. Vous pouvez vous claquer sur les rituels religieux établis pour créer le votre et vous inspirer.
Pour conclure, je dirais que si ce moment de l'année est si important par rapport à d'autres fêtes, c'est parce qu'il est chargé de tant de peine. Certes il y a le côté "monstre" et fantômes qui prime maintenant, mais au delà de cela, la dynamique inconsciente veut que nous nous rappelions ce qui n'est plus et ce que cela nous a apporté. C'est un grand moment de guérison de l'âme.