December 15, 2015

Latin Alchimique, Samuel Norton suite. "Catholicon Physicorum".

Catholicon Physicorum, Seu Modus Conficiendi Tincturam Physicam, & Alchymicam a veteribus Philosophis adeo sollicite quaesitam, sed a nullo adhuc mortalium, seu priscorum, seu recentiorum plene ac perfecte traditam - Samuel Norton & Edmund Deane. Francofurti. 1630.



Latin Alchimique. Samuel Norton. Suite. "Alchymiae Complementum".

Alchymiae Complementum, Et Perfectio Seu Modus Et Processus Argumentandi, Sive multiplicandi omnes Lapides, & Elixera in virtute, sive qualita...
Ungekürzter Titel Alchymiae Complementum, Et Perfectio Seu Modus Et Processus Argumentandi, Sive multiplicandi omnes Lapides, & Elixera in virtute, sive qualitate, & etiam in quantitate, una cum proiectionis via.1630

Samuel Norton, Georgius Riplaeus, Edmund Deane. 


Photo de Canseliet et assation.

Eugène Canseliet dans son Laboratoire.
http://philosophesdelouest.blogspot.fr/

Récemment sur Facebook, Philosophesdelouest a posté cette photo sur un groupe de Spagyrie. Je l'en remercie.
Son commentaire est le suivant : "Avez-vous remarqué la rareté des photos d'Eugène Canseliet sur le net ? Une petite dizaine tout au plus... Celle-ci (à ne pas confondre avec d'autres semblables, observez bien), que je ne connaissais pas, est très révélatrice du travail du Maître... Voyez-vous pourquoi ?"

Il ajoute alors une seconde photo explicative de ce qui se trouve en premier plan :

 

Philémon"La version de 1998 à 6 trous. Température de l'ambiance jusqu'à 220°C (à condition de remplacer l'eau par de l'huile). Celui d'Eugène Canseliet est la version des années 50 à niveau constant. Il en possédait deux qui lui avaient été offerts. Le Maître s'en servait pour les fastidieuses distillations en vue d'obtenir le sel de rosée."

Mon analyse est la suivante, concernant la photographie de Canseliet oeuvrant : 
L'assation est visible au premier plan avec la série de ballons d'un litre (semble t'il). La Dame jeanne dans le fond est possiblement pour la rosée. Du à l'appareil utilisé, la température ne doit pas être très haute, le col long permet la circulation de la rosée. Après discussions, ce que j'avais pris pour des baguettes de verre, semblent être des thermomètres dans les ballon "secs", d'une couleur plus claire. Cependant, j'utilise moi même parfois des thermomètres comme baguettes de verre lorsque je n'en ai pas sous la main, ce qui indiquerait possiblement, qu'il faille remuer la matière au stade du séchage, mais je ne valide que peu cette hypothèse en fin de compte.

L'assation se passe en deux temps. Un premier humide, où la rosée est ajoutée sur la matière pilée. Elle est placée à circuler en vase clos - il semble que d'autres Labourants utilisent un sel plus fixe que la rosée, bien connu dans ce travail au creuset. Puis, elle est séchée doucement sous un rigoureux contrôle de température. Ainsi que la coloration différente des ballons ouverts et des deux autres fermés.

L'obtention finale est appellée "le Kermès", la matière est rouge vermillon profond, et prend parfois une myriade de couleurs intermédiaires, on trouvera dans les ouvrages de Canseliet et de Fulcanelli, une description symbolique de cette matière qui sera toujours plus parfaite que cet ébauche d'article sur un petit blog... Je vous invite donc à consulter vos livres et leurs index.

Notons ici qu'il y a exactement le même processus que dans le travail en voie humide au Cinabre. La confection de la minière, l'Ethiop, se suit de son assation, avec la mondification bien nécessaire pour l’amalgamation. Traces caractéristiques que nous voyons aussi sur les ballons de Canseliet. Le résultat est une minière recomposée, reconstituée archimiquement, nommée "Adam", car la matière à ce moment là ressemble à de l'argile rouge. Lors de ce processus nous avons une échelle de couleurs non philosophiques, la matière passant au vert olive, puis à une couleur beige, brune, et enfin rouge.

Il n'est cependant pas nécessaire de passer par cette étape de l'assation. Impossible me répondront certains. Peu importe en réalité si vous connaissez exactement ce qui s'y joue. Nous pouvons contourner le "problème", par un processus de haute spagyrie adapté à l'enjeu des principes. Il n'y a alors plus besoin de rosée dans le processus. Et ce dernier se fait directement sur notre Mercure, par voie sèche.

L'assation est pour certains au début, pour d'autres, à un autre moment, sur la matière seconde. Je pense que le processus reste indispensable, du moment où il est appliqué convenablement au moment propice, peu importe le comment. Cependant, c'est dans la phase humide, heureuse, que verra se former la Toison d'Or, assez semblable à celle de la Voie du Cinabre, mais obtenue dans des conditions très différentes. Toison qu'il est difficile d'avoir à chaque fois. Notre Chêne ne réagit pas comme le Cinabre, et nous donne un vert olive foncé, puis vert clair tirant vers le jaune, enfin un brun roux, et finalement un rouge très profond de toute beauté. La dureté de la matière ne permet pas toujours une couleur uniforme. Le régime du Feu est délicat à définir. Et clairement, il y a des jours avec le tour de main, et des jours sans ...

Je m'arrête là dans la description du processus. Ce serait déjà trop parler que d'en dire un mot supplémentaire. Mais il faut ici comprendre que c'est une opération Ar voir, AlChymique et non pas une simple confection d'un composé chimique, car là où le chimiste trouve une chose après une opération de ce type, l'Alchimiste en trouve une autre, d'une toute autre envergure. Notons aussi une chose importante ... il n'y a pas que le sujet mercuriel qui devrait passer l'assation.

Merci à Philémon auteur du blog : http://philosophesdelouest.blogspot.fr/ pour son aimable autorisation.