June 17, 2015

Entretien avec un alchimiste

 http://www.geepi.fr/entretien-avec-un-alchimiste/

Entretien avec un alchimiste

mercredi, 3 juin 2015 | Par Jean-Christophe | Catégorie: Témoignages


Par Salazius H D’Artigné. Juin 2015 pour le GEEPI

Salazius, pouvez-vous définir ce qu’est l’alchimie ?

L’Alchimie, dans sa plus vaste dimension est l’art de l’évolution accélérée, à quelque chose ou à quelqu’un.

Dans la dimension communément acceptée, l’Alchimie est une Science et un Art Sacré travaillant sur des matières et ayant pour but la Pierre Philosophale, ou Panacée. Ceci débouche sur l’élixir de longue vie, et la poudre transmutatoire. Ceci permet régénération physique, et transmutation des métaux inférieurs en argent ou en or.

C’est une application des Lois et Principes de la Nature, permettant « extérieurement », c'est-à-dire dans un Laboratoire, et « par l’art », donc Artificiellement, de créer, de recréer ce qui se passe dans la Nature. Par la Nature, via la Nature, pour la Nature, l’Alchimiste va œuvrer et va permettre à des phénomènes naturels lents et à des principes épars et impurs, de pouvoir fusionner en totale pureté et cuire dans des conditions parfaites. Ce qui accélère grandement l’évolution des matières.


Depuis quand existe –t-elle et  quelle est son origine ?
Si nous la prenons dans sa plus vaste définition nous pourrions dire que l’Alchimie existe depuis le début de l’Univers, et son origine est, de fait, celle de l’Univers. La Nature en est le Maître.

Mais je suppose que vous voulez parler de l’origine terrestre et humaine de l’Alchimie.

En réalité, il est impossible de fixer un point de départ tant temporel que local à l’Alchimie. Certains scolaires comme Mircea Eliade ont tenté de le faire. Nous pourrions dire que cela vient de la grande époque de Sumer ou de Babylone, ou encore des Egyptiens, que c’est une Science qui était aussi une mystique du Feu, liée à la maîtrise grandissante des métaux, des émaux, des poteries... Nous pouvons aussi bien dire que cela naît en Chine, en Inde il y à 5000 ans. Que le Yoga ou le Taoïsme y sont liés, et que pour toute religion, courant spirituel, mystique, il y a aussi eu une voie des Substances.

Si nous pensons à la théorie des mondes engloutis, ou des civilisations antédiluviennes disparues, nous pouvons imaginer que l’Alchimie était déjà pratiquée il y a 100 000 ans dans ce cas. Ce qui a subsisté bon gré malgré après les cataclysmes n’en sont alors que des miettes éparses qui ont redonné quelques coups de pouce à ces nouvelles civilisations.


Existe-t-il différentes branches dans ce domaine ?
Oui, il y en a plusieurs.
Dans un premier temps nous pouvons parler de l’Alchimie en tant que telle, c'est-à-dire, le travail opératoire permettant la génération de la Pierre Philosophale, ou substance ayant eu une évolution accélérée dans sa structure et sa composition. Elle se retrouve complètement changée et a sa vertu augmentée. 

Ensuite nous avons la Spagyrie, qui est orientée vers les soins, tant avec les métaux, les plantes, les gemmes, les sels, ou des produits animaux. L’idée est de maintenir la santé, prévenir les maladies, renforcer le terrain, voire se guérir.
C’est, nous pourrions dire, la Spagyrie qui a donné naissance à la médecine allopathique, mais aussi à l’homéopathie par exemple.

L’Archimie est la seconde petite sœur de l’Alchimie. Ses buts sont divers et variés. Allant de la fraude aux cachets de cire au 17ème siècle, à la confection de savon, de méthodes pour dorer ou argenter les métaux, pour rendre ignifugées des matières, pour mieux réduire les oxydes métalliques, ou encore pour créer or et argent à partir de procédés dits « particuliers », en opposition au procédé universel qu’est la Pierre Philosophale.


L’alchimie a –t-elle encore sa place, au regard des progrès de la science ?
L’Alchimie en tant que Science de la Nature aura toujours sa place, même si la science actuelle lui fait de l’ombre et prend 99% de tout l’espace. Juste équilibre des choses dans le processus naturel de la vie, car avant s’était l’Alchimie qui prenait toute la place.

Au regard des définitions ci-dessus, nous pouvons considérer les applications scientifiques actuelles comme de l’archimie en quelque sorte. De fait, l’Alchimie lui restera toujours supérieure dans ses applications.
La grande force de l’Alchimie est de savoir passer par les coulisses de la matière/théâtre de la vie. Alors que la science actuelle ne comprend pas réellement cela. Cependant on y revient via la Physique Quantique.
 C’est toujours laborieux à l’heure actuelle – du point de vue Alchimique, mais espérons que la « simplicité » reviendra dans l’esprit des sciences. Le manque, c’est surtout la Vision naturelle des choses. Des trois Principes notamment, tels le « Soufre », « Mercure » et « Sel » qui sont les trois briques élémentaires de la composition de la matière.

Ces trois principes peuvent être Nitreux, ou Alcalins, c'est-à-dire, volatils ou fixe. Volatils, c'est-à-dire qu’ils sont naturellement dans l’air ou se subliment à plus ou moins faible chaleur, et fixe, c’est qu’ils ne se subliment pas, et résistent au feu.

Pour décrire les trois Principes constitutifs de la matière, nous pourrions désigner rapidement, le Soufre comme le principe de « couleur », tingeant. Si vous infusez une plante, du thé, ou du café dans de l’eau, vous obtenez une couleur. C’est un Soufre. Une teinture.

Le Mercure est tout ce qui a trait à ce qui est volatil ou salin, et qui porte dans son « ventre » le Soufre. Ainsi, l’eau de votre café est le mercure.

Ce qui est nommé le Sel, est ce qui est désigné sous deux aspects : Soluble ou insoluble. Ainsi, la caféine est un sel soluble dans l’eau, c’est un sel, mais le café a aussi du carbonate de potassium, qui lui aussi est soluble, et ce qui reste dans le filtre à café est un sel insoluble, porteur de ces deux sels, et du Soufre. Parfois le Soufre est volatil et dans ce cas, on le désigne sous le terme d’Huile Essentielle.

Il faut aussi comprendre que tout ce qui est fixe peut devenir volatil, et inversement, ce qui est volatil, peut devenir fixe. Tout Artiste de ce nom peut modifier les qualités des Principes.

Que représentent ces travaux actuellement ?  Y a-t-il des « groupes » traitant de ce domaine ?

Bien des gens travaillent dans ces domaines actuellement, mais cela reste du domaine du particulier et non réellement du professionnel dans bien des cas, seules quelques firmes, et de courageuses personnes, se sont engagées dans la production d’élixirs Spagyriques. Ceci reste encore en marge à l’heure actuelle.

Le problème est que peu de personnes savent réellement travailler canoniquement. C'est-à-dire, dans les règles de l’Art. Le savoir s’est en grande partie perdu depuis longtemps, avec la fin de l’âge d’or de l’Alchimie au début du siècle des « lumières ». Il n’y a pas toujours eu de transmission et ceux qui ont les clefs ne les vendent pas au plus offrant, ni n’en font de cours en fascicules publiés sur le net ou en DVD. La marginalité et le coup d’arrêt de l’Alchimie sont en lien avec le changement des temps, mais aussi que les clefs sont difficiles à trouver et demandent bien du travail.

Il y a aussi bien des groupes « privés », sortes de petites écoles des mystères qui semblent avancer dans ces pratiques, avec toutes un travail prédominant en fonction du leader. Travail sur les acétates, sur le cinabre, sur l’antimoine, ou les plantes, etc. A l’heure actuelle, ce sont surtout des groupes basés aux USA qui fleurissent. On peut je pense en compter moins d’une dizaine.


Pouvez-vous, expliquer ce qui vous a amené à étudier personnellement l’alchimie ? Depuis combien de temps ?
 J’étais auparavant dans le Yoga et la Théurgie (magie d’évolution, Divine). Je ne comprenais alors rien du tout à l’Alchimie et cela ne m’attirait en rien, tout ce langage hermétique m’était impénétrable.
 Un jour un proche est venu avec une cornue, trouvée en brocante. C’était un cadeau. Qu’allais-je en faire ? J’ai commencé par distiller de l’eau, du vin, de l’urine … et le pied était à l’étrier ! J’ai alors commencé à lire, à pratiquer et à apprendre.
J’ai suivi une voie sèche de l’Antimoine, puis la Voie Antique, puis le Cinabre, et la Voie des (très) Pauvres, j’ai pratiqué la Spagyrie aussi. Tout ceci à été grandement formateur. J’ai appris énormément, c’est toujours plus facile et plus simple lorsque nous pouvons toucher du doigt les principes, les matières, et voir leur comportement. Ceci est en cours depuis maintenant environs 7 ans et demi. Je continue d’être un étudiant de la Nature.

Sur quelle voie vous êtes-vous engagé ? Quel est la nature de vos travaux actuellement ?

Je me suis engagé sur une voie d’évolution personnelle, d’exploration des archétypes par leurs matières (corps) et dans une sorte de rédemption du monde, c'est-à-dire, d’évolution des royaumes extérieurs (salins, minéraux, végétaux, animaux/humain). Le but étant la Pierre Philosophale. Je découvre de plus en plus d’aspects shamaniques et magiques dans ces pratiques. C’est réellement très riche, très formateur et ceci permet à mon esprit de s’ouvrir sur de plus grands horizons encore.

A l’heure actuelle, je dirais simplement que je travaille dans chaque règne. Je continue mes expériences dans l’accomplissement du Grand Œuvre Alchimique. J’ai aussi des matières Spagyriques et que nous pourrions appeler « de Haute Spagyrie » en cours. La Haute Spagyrie permet un cycle de couleurs au Soufre, mais ne donne pas réellement de Pierre Philosophale. C’est un cran en dessous. Les couleurs pour les définir sont le noir (putréfaction), le vert (queue de Paon/végétation, reprise de vie), le blanc ou l’étape lunaire de pureté/élévation, et le rouge, parfois pourpre, ou l’étape de perfection, retour du Roi. Je resterai discret quant à la teneur véritable de mes expériences, non pas pudeur, mais par prudence. On ne parle pas du sacré qui nous touche de près à tout va.


Avec quel matériel travaillez-vous ? Quelles méthodes ?

J’opère on ne peut plus simplement et avec des outils adaptés, mais assez classiques tout de même. Bains de sables, chalumeau et plaques électriques, creusets fait maison ou plombagine selon le travail, verrerie, four fait à base de pots de fleur (les fameux « flowerpots furnaces »), verrerie rodée normée (avec alambics à tête de Maure).
Il n’y a rien de réellement extravagant dans le matériel employé et cela reste parfois du bricolage. Mais ça marche. C’est qui compte.
Les méthodes sont celles de nos anciens. Coctions longues, distillations, cohobations, imbibitions, extractions, teintures, sublimations, cristallisations lentes, ouverture de métaux, fabrications des mercures de bases (eau des anges, vinaigre, spiritus vini…).

Pour ce qui est des matières, lorsque je suis un protocole classique je travaille avec des matières classiques. Divers métaux, sels alcalins divers, plantes, huiles essentielles, produits dit « animaux », comme l’urine pour les sels ammoniacaux. La liste est vaste et non exhaustive !

Je ne suis pas les méthodes d’un auteur particulier, je ne suis que les principes qui sous-tendent un procédé. La ligne directrice en somme, la « logique » derrière l’opération donnée par un auteur. Ceci permet de se dégager des dogmes et des visions qui peuvent nous empêcher de progresser.


Qu’est – ce que l’alchimie a changé dans votre vie ?

L’Alchimie a été très formatrice pour moi. Elle m’a permit de casser des barrières mentales, de créer du lien avec tout ce qui est vivant. Elle m’a donné la Vision de lier les choses du Ciel avec celles de la Terre et inversement. C’est un grand changement de paradigme. L’Univers se décode bien plus facilement. Je comprends de mieux en mieux le monde dans lequel j’évolue. Je le vois, je le perçois, je vois à travers les choses, je ressens mieux les cycles de la vie, et tout ceci crée un cercle vertueux.
L’Alchimie pose autant des réponses que de questions. Mais nous pouvons être sûrs qu’elle répondra à nos interrogations. Un jour ou l’autre. Mais ceci peut prendre beaucoup de temps parfois. Dénouer une clef peut prendre des années de méditation, lecture, et travail. Et un jour, tout prend un sens nouveau, et tout s’éclaire.

  
Emotionnellement elle permet de se pauser, de travailler avec patience, lenteur et précision. Elle nous enseigne la réflexion, l’observation, la structure dans le travail et la capacité de créer du lien avec les matières ou les choses. Elle donne aussi le respect pour la vie, la Nature, car lorsque nous voyons des choses vivre au Laboratoire, nous ne pouvons rester insensible. Nous touchons des miracles du doigt. Lorsque l’esprit est formé par l’Alchimie, il a acquis cette capacité de voir à travers les choses, de les décomposer du regard, et nous ne pouvons qu’être émerveillé de la vie qui y palpite. Ultimement nous comprenons profondément, dans notre cœur, que tout est Un.

Elle prend aussi beaucoup de place, tant mentalement que physiquement. Elle demande de l’espace mental et de l’espace physique, qui ce dernier, tend à manquer. Elle change votre environnement en s’étalant dans votre bibliothèque, dans votre cave, garage, jardin, chambre … vie personnelle et vie tout court. Elle devient tant une amie qu’une maîtresse parfois exigeante.

Elle nous apprend à nous comporter tant comme un père que comme une mère. A la fois stimulant et forçant légèrement l’évolution de la matière, mais tout en la couvant et en prenant soin d’elle. Ceci nous permet de travailler sur nous même, notre comportement dans le monde.


Y a-t-il des auteurs et des livres incontournables dans ce domaine ?

Je considère que tous les anciens traités d’Alchimie ont leur valeur. Dans les auteurs contemporains nous pourrions garder Fulcanelli et Canseliet. Il est bon de rester aux origines de cette Science car parfois le message a été perverti et réinterprété par la suite. Une petite erreur peut avoir de grandes conséquences. Tout comme au golf, un ou deux millimètres auront sur la distance des mètres d’écarts avec le trou visé.

Parler des incontournables serait surtout parler de ce qui me parle personnellement. Mais certains ouvrages ont été vus comme des piliers majeurs dans le travail Alchimique comme la Chaîne d’Or D’Homère, ou encore l’Opus Mago Cabbalisticum et Theosophicum de Von Welling. J’ai apprécié la lecture de Sabine Stuart et de Claude Chevalier son mari dans leurs 4 Discours sur les Trois Principes. Ces ouvrages, entres autres, sont de très bonnes bases et ils ont le mérite de ne rien cacher.


Nous avons remarqué que les travaux de Franz Bardon avaient un écho particulier dans le cadre de vos travaux… Je pense notamment aux condensateurs fluidiques et aux miroirs « magiques ». Pouvez-vous nous en dire plus dans ce domaine ?

Effectivement. Dans mes jeunes années, j’ai pratiqué et lu Franz Bardon. Son travail de synthèse a eu sur moi un effet très bénéfique. J’ai alors fait mon premier miroir noir il y a environs 12 ans de cela. La pratique et la confection ont été maladroites et pas vraiment dans les mêmes normes que j’utilise maintenant, mais l’outil était tout de même fonctionnel, cela m’a donné mes premières expériences de vision, de voyance, de contact avec mon Gardien, etc. 

Le concept de « condensateur fluidique » est brillant. Evidement il n’appartient en rien à Bardon, il existait déjà il y a bien bien longtemps dans la magie Egyptienne ou Chaldéenne. Il n’a fait que poser un terme et une sorte de nomenclature dessus tout en proposant une pratique plus « scientifique » à leurs usages. L’idée est que toute matière est signée, c'est-à-dire reliée à une force céleste, ou primordiale. Ainsi, toute chose est signée électriquement ou magnétiquement, mais encore élémentalement (feu, air, eau et terre), encore planétairement (l’or est lié au soleil, l’argent à la lune, etc), et plus précisément encore au zodiaque.

Ainsi, toute matière utilisée en magie aura nécessairement un lien avec le travail en question et l’énergie qui sera utilisée. Un talisman de Mars sera ainsi, possiblement fait de fer, ou encore, sera fait avec un papier buvard imbibé de teinture de ce même métal, ou de teinture de poivre et d’ortie par exemple.

Les miroirs noirs magiques ont cette faculté de pouvoir avoir un panel complet de matières signées (de condensateurs fluidiques), qui, une fois réunis d’une certaine façon, donnent la possibilité d’avoir une matière universelle. Ainsi, toute énergie, toute force, quelle qu’elle soit, aura la possibilité de se manifester à travers un tel outil magique ou de s’y fixer.

Cet outil est programmable à volonté, chargeable à souhait et ceci est le fait des matières employées, qui ont cette faculté de pouvoir porter une charge. Il est un vrai couteau suisse universel de la magie et ne demande qu’un peu de technique pour s’en servir.


Les condensateurs fluidiques auraient cette capacité de stocker des énergies subtils mais réelles, je pense notamment aux phénomènes de type égrégorique… Avez-vous des exemples sur vos miroirs « alchimiques » qui tendraient à valider cette réalité ?

La perception, c’est la réalité. Il n’y a pas de preuve autre que la perception de la personne vivant cette expérience. De fait toute personne sceptique pourrait remettre en question ces expériences. 

Cependant, pour les personnes « croyantes », nous pouvons rapporter quelques expériences vécues. La première est celle d’un miroir noir fraichement reçu par une personne dont nous ne donneront pas l’identité. L’outil avait été laissé à la poste une bonne semaine, se chargeant de toutes les énergies du lieu et de tout ce qui se passait. Le miroir une fois chez la personne, laissé tel quel (sans déprogrammation, décharge, mot de fermeture, etc) a, une nuit, laissé entendre un bruit strident puis une voix grave et tonitruante s’est faite entendre. La personne a été réveillée en sursaut et  a été quelque peu choquée sur le coup.
C’est un effet inattendu certes, mais quelque peu logique. Si vous laissez une matière « magique » par elle-même, les énergies se chargeront d’elle.

Une chose étonnante est que les miroirs ont cette faculté de devenir vivant. Une entité à part entière prend corps dans l’outil. Il a un nom, une personnalité et des capacités particulières. Parfois un miroir refuse d’aller chez qui il a été prévu. L’entité est si forte qu’elle choisit alors d’elle-même où aller.
Très souvent un miroir va aussi « corporifier » ou « somatiser », faute de meilleur termes, le visage ou la force qu’il incarne. Ainsi, un ami a un de mes miroirs noirs et le visage de l’entité se dessine dans le verre. Seules certaines personnes sont capables de regarder le visage de ce miroir, car l’entité qui s’y est manifestée est particulièrement puissante.


Quelle est donc la différence entre la magie opérative et l’alchimie ?

La Magie opérative utilise des matières pour fixer les charges, des condensateurs fluidiques. Mais la matière elle-même n’évolue pas dans ce cas là. Elle sert uniquement de support.

Par contre dans le cas d’un travail Magique de Théurgique, la matière à travailler est « nous même ». Dans ce cas, nous servons de condensateur et notre matière psychique sera sujette à modification et à évolution. Ceci, si le travail est bien mené.

L’Alchimie quant à elle utilise aussi des matières, mais leur donne un nouveau souffle pour évoluer plus en avant. L’Alchimie permet la confection de matières évoluées, plus disponibles et plus capables de retenir des énergies. En quelque sorte, elle met à disposition des condensateurs hautement chargeables, plus disponibles à l’énergie. Ceci car la gangue du sel est moins présente autour du Soufre, et ce dernier est rendu disponible par le Mercure utilisé. Le Soufre évolué, cuit dans les règles de l’Art, a une vertu augmentée. Ceci permet à une dose d’énergie bien plus massive d’être stockée, mais aussi, à une force bien plus subtile et spirituelle de s’incarner. 

Nouvel article pour le GEEPI

Ici vous trouverez chers amis, le nouvel article intitulé "Matière et spiritualité" : http://www.geepi.fr/matiere-et-spiritualite/

Vision d’un Alchimiste sur « comment trouver Dieu à travers l’opacité de la matière ».

mardi, 16 juin 2015 | Par Jean-Christophe | Catégorie: Recherche

C’est à la requête du GEEPI que cet article a été composé, car le sujet était « dans les cordes d’un Alchimiste ». En effet, je ne puis dire mieux. Et c’est avec du mieux possible que je m’en vais essayer de discourir sur ce difficile sujet. Car trouver « Dieu » à travers la matière, c’est remonter le fil d’Ariane dans le Labyrinthe du Minotaure, (ce dernier étant alors le Gardien de la Dualité et de la Matrice). Mais encore nous faut il définir de manière précise ce qu’est « Dieu » et ce qu’est la matière … Et nous nous embarquons bien là dans une Quête proprement « Argonauthique », voguant vers la si convoitée Toison d’Or.

Matière, ou matières au pluriel sont effectivement un médium qui permettant un contact avec un Archétype Supérieur, nommé de bien des manières, mais que l’on pourrait plutôt qualifier d’Innommable, d’Incommensurable, de Présence et de Vie. Dans notre culture Judéo Chrétienne, nous avons le mot « Dieu » qui désigne le plus souvent ce principe Créateur.

Le Principe Créateur est Ici, Maintenant, partout et toujours égal. Il/Elle n’est pas définissable par des mots si ce n’est que c’est un Vacuité et une Présence/conscience cristalline, totale, permanente, pure et Vivante. Tous ceux, et celles, qui ont eu la chance de pouvoir toucher de leur conscience personnelle et localisée, cette Conscience/Vie non localisée et Atemporelle pourront retrouver un aspect de cette définition du « Divin ».
Car le « Divin » s’incarne et « localise » par la matière sa Conscience. C’est une coque de matière « opaque » qui se coagule alors autour d’elle et l’enferme dans les ténèbres, la dualité, le temps et l ‘espace. De là découle un sentiment d’identité, puis d’attachement à la forme. La conscience avec ses intermédiaires (des « corps » de différentes densités énergétiques, tels le corps causal, mental, astral, éthérique, puis physique), va créer des attachements, des liens, un complexe émotionnel et mental, que l’on nomme parfois « Ego ».
Ce dernier est une sorte d’égrégore personnel, basé sur l’ensemble de l’identification aux matières proches (corps, possessions, etc), et un oubli de son unité avec ce qu’il.elle, est réellement, c'est-à-dire « le Divin », l’Innommable, l’Indéfinissable.

Nous avons « chuté », parfois très très bas. C'est-à-dire que la coque autour de la conscience et la perte de mémoire de notre Origine est totale et totalement opaque, nous sommes enfermés (placés en Enfer). Et ceci va aussi pour les matières « inanimées » (ce qui est un mauvaise terme car tout vit à son échelle). En sachant que toute matière « qui se souvient » permet à toute matière liée à elle de la contaminer de sa mémoire, car les deux fusionnent. Du coup, celui ou celle qui l’ingère se remémore et retrouve son état originel … le plomb devient or, l’or devient lumière.

Le but de l’évolution est alors de permettre à ce germe de conscience d’évoluer, c'est-à-dire, se souvenir de sa Nature même, la Pure Conscience/Vie non localisée, atemporelle.

Ainsi, l’Alchimiste aide à la résurrection du monde, par les matières « extérieures » à son corps, et par son propre corps aussi. Car nous sommes totalement équipés pour faire cette « remontée » énergétique. Ou ce désépaississement de notre coque ténébreuse. Dans tous les cas, nous devons transmuter. C'est-à-dire « hâter l’évolution » donc, hâter un processus de reconnexion, d’Unification des principes qui sont dans la matière pour la rendre moins dense, plus perméable à la Lumière du Divin. Ce serait comme ouvrir les volets d’une maison, puis, en nettoyer chaque carreau, et enfin, s’apercevoir qu’il y a une porte de sortie … trouver la serrure, la clef, et l’ouvrir, puis sortir ! Retrouver sa liberté !

Enfin se souvenir.

Mais quels sont les principes dans la matière ? Lors de la manifestation du Monde, ou de cette « matrice », des principes se mettent en place les uns après les autres afin de « faire tenir » le tout en une masse cohérente. C'est-à-dire que l’Illusion Matricielle, nommée aussi « Maya » par les Hindous, est paradoxalement « existante » bien qu’illusoire. Cependant, si nous ouvrons la matière, nous y trouverons plusieurs choses, pour faire simple et concis, un principe de couleur, ou tingeant, dit « Soufre ». Un principe de volatilité, dit « Mercure », et un principe de corps ou de stabilité, une sorte d’os de la Matrice, le « Sel ».

Ainsi, si nous travaillons n’importe quelle matière nous allons avoir des composés de ces trois principes. Parfois plus de l’un que de l’autre. Parfois un « Soufre », plus volatil ou plus fixe, ou encore plus ou moins cru, c'est-à-dire « évolué ». Car en Alchimie, ce qui est cuit est évolué. Notons donc que si nous séparons des principes et que nous les rejoignons au mieux, que nous leur permettons de s’unir, alors, la matrice, leur matrice personnelle, devient plus stable et plus réalignée sur le passage de la Vie, du coup, le corps est moins opaque. Et chaque tour de roue, chaque cycle du feu, chaque multiplication en somme, va permettre de « nettoyer les carreaux » de cette maison, et d’y laisser pénétrer lumière et chaleur, un souffle de vent vital.

La matière a cette faculté d’être « factuelle » et en quelque sorte très rationnelle. Nous pouvons donc nous y fier. Elle ne ment pas. Elle nous enseigne et nous montre clairement (même s’il est plus que probable que dans les premiers temps nous n’y comprenions pas grand choses – mais ceci ne retire rien à sa clarté), ce qui se passe. La matière parle. Elle nous prend avec elle parfois dans son expérience et notre conscience fusionne alors avec la sienne. Nous vivons de l’intérieur ce qu’il se passe à l’extérieur, dans le creuset ou le ballon. Ultimement, elle nous permet d’entrevoir certaines choses qui nous dépassent.
Ainsi, la matière contient « Dieu » parfois bien enfouis, bien caché, mais « Dieu » contient aussi la matière. Toute la matrice est supportée, transpercée de cette vitalité originelle. Mais la Matrice tient bon. Son but est de créer tout l’inverse de l’Unité. Car sans dualité l’Unité ne peut se définir réellement. Si nous regardons bien, tout l’univers est un ensemble de continuums de polarités. Les scientifiques les définissent d’une certaine façon, et l’Alchimie englobe cette vision plus ce que je nomme « la Vision Hermétique ». Nous voyons alors les strates des polarités, la structure polaire de la matrice.
Ainsi, nous pourrions dire que la matière est « Dieu polarisé ». Une Diffraction de Lumière Divine. Le Mercure servant alors de Prisme. Et ce Mercure, c’est ce que nous pourrions nommer « le Verbe ».

Et le Mercure volatil, sans corps, va se faire chaire. Il va être emporté dans ce monde. Il porte cette Lumière en son sein, il est Lucifer.

Via la Vision Hermétique des choses, des matières, des organismes, nous pouvons aussi remonter « en esprit », comme si nous suivions ce fil d’Ariane, vers la Source. Car toute Vision Hermétique complète mènera nécessairement, via la contemplation de la matière, vers l’Ultime point d’Equilibre qu’elle comporte. Sa perfection se faisant alors jour, et éclairant notre esprit de cette révélation, toujours présente, offerte à tous les regards mais n’explosant que dans l’esprit de celui qui s’est arrêté pour la saisir. Elle est fugace car notre esprit n’est pas capable de comprendre, au départ, ce que nous percevons. Puis, il retrouve de plus en plus facilement son chemin vers la Source, bien qu’il puisse lâcher de temps en temps le fil directeur. C’est normal. La remontée ne se fait pas sans mal et est assujettie, elle aussi, au cycle de ce son monde, jusqu’à un certain point toutefois.

De même, l’étudiant contemplatif et attentif se rendra compte, par son travail de Laboratoire que les principes « Soufre, Sel, et Mercure », son tous « Un ». En sommes, il viendra en premier à la conclusion que tous les Soufres sont un seul et unique Soufre. Que tous les Mercures sont tous un seul et unique Mercure et que tous les Sels sont un seul et Unique Sel. Oh, révélation … Mais, mieux encore, il comprendra plus tard que ces trois principes sont « Un ». Et ce, malgré leur apparente, totale différence. Ils sont un continuum.

 Il les conjoindra, plus ou moins bien. Il les fera cuire, plus ou moins bien, là encore. Puis un jour, il se rendra compte que ces trois principes, s’ils sont nés d’une seule et Unique Source « invisible » car incréée, ils peuvent bien faire de même et repartir dans l’état où ils étaient avant de « venir »… Et il en va de même avec notre corps et tout ce qui nous entoure. Un « big crunch » en sommes. Notons encore ici qu’il y a une grande différence entre savoir qu’ils sont « Un » et en faire la réalisation. L’impact n’est pas du tout le même.

Dès que notre esprit est capable de concevoir une Loi et qu’il l’applique à la « totalité », alors ce dernier intègre et valide cette dernière. C’est un processus très important, car il permet d’affirmer la « clef » dans notre esprit. Ainsi, réaliser que tous les principes sont « Un » et qu’ils peuvent être trouvés partout, ceci permet alors de faire un petit éveil spirituel, et de comprendre profondément (pour ne pas utiliser de nouveau le terme de « révélation »), que toute la Matrice est de substance Divine… oui TOUTE. Vous inclus. Votre pire ennemi inclus.

 Ainsi nous retrouvons une phrase très importante, donnant la confirmation qu’un Saddhu était bien réalisé dans la vie de Ramakrishna. Son neveu avait, si ma mémoire est bonne, demandé un conseil pour l’éveil spirituel à un saddhu de passage (forcément car ce sont des êtres errants). Il lui répondit alors quelque chose qui semblait énigmatique au jeune homme : « lorsque cette flaque d’eau boueuse sera aussi pure que l’eau du Gange ». L’eau du Gange étant considérée comme sacrée et l’incarnation de Dieu en quelque sorte, et la flaque d’eau sale pouvait bien représenter cette Matrice Ténébreuse. Les deux sont aussi pures l’une que l’autre car les deux sont la même « entité » Divine, exprimée ou latente. Mais dans les deux cas, la pureté est égale. C’est juste un état qui diffère.
 
Ainsi, nous avons les principes Divins « séparés » autour de nous. Nous pouvons partir de principes très incomplets, très crus, très éloignés c'est-à-dire, mal alignés. Ou de matières plus faciles à réunir et à travailler. Peu importe en somme. C’est toujours la même matière que nous travaillons, et toujours le même principe que nous trouverons au bout. Car il ne peut en être autrement.

            Ingérant cette matière « recadrée », elle diffusera alors cette mémoire dans les corps énergétiques en premier, et cette information viendra par répercussion dans ses cellules, et des cellules aux atomes. Ainsi l’alchimiste, le yogi, finira t’il son cycle dans ce monde, de manière royale, et retournera d’où il est venu. Transcendant la matière par la matière, via l’Esprit Mercuriel.

            Pour cycliquement devoir tout reprendre à zéro plus tard, dans un nouveau cycle.

Le Rôle occulte du sang. Partie 3

Le sang est un fluide de vie, mais nous devons décentrer notre vision de ce dernier. Il n'est pas uniquement un fluide rouge, donné aux animaux et aux humains. Il est un concept beaucoup plus large que cela.

Nous pourrions dire qu'il est une "sève", ou encore même, un fluide de pouvoir. Mais l'idée principe est qu'il circule. De fait, vouloir travailler avec un "sang" quel qu'il soit, demande à le capter au bon moment. Au moment où il est le plus disposé à un travail.

La sève circule dans tout ce qui est vivant. Végétaux, animaux, et même métaux et roches. C'est un fluide qui transporte des éléments constitutifs d'une structure, d'un organisme, mais qui a toujours besoin d'un "cœur", ou d'un effet de "cœur". C'est par exemple le flux de la rosée et de l'esprit de vie qu'elle transporte. 

Le cœur dans ce cas précis sont les saisons et la polarisation et dépolarisation de la terre grâce à son axe et au soleil. De même, le fait que la terre tourne sur elle même, crée un petit cycle permettant évaporation (sublimation et montée) et descente avec des éléments "nutritifs" (des sels par exemple) sur terre.  Et ce, aux moments des pleines lunes d'automne et de printemps.

Dans les végétaux, la sève circule du début du printemps jusqu'à fin de l'automne. Elle est liée au cycle des saisons et en partie au cycle lunaire.

Dans les métaux, et dans les roches, la circulation "d'eau de carrière" est liée à deux "coeurs", l'un terrestre et l'autre céleste. La température extérieure influe peu sur l'eau présente dans le sol, il s'agit plutôt de la lune avec les marées de terre. Le sol se soulève en général de 40 cm au niveau de Paris, et ce, deux fois par jour... l'eau, bien plus fluide que la roche ou la terre, va être déplacée elle aussi dans les différentes strates. Faisant alors son travail.

Les silex tout droit sorti des couches calcaires, sont friables et inutilisables tel quel. Il faut les sécher environs 5 jours au soleil, ou une journée auprès d'un feu. Alors, seulement, ils pourront servir comme pierre à feu. Ainsi il est difficile de penser qu'une "roche si dure" que la silice soit si friable, et dans un état de sable même, à un moment donné. Mais tout cela vient uniquement de l'évaporation de l'eau de carrière.



C'est cette dernière qui fait les géodes aussi. Elle a en elle des minéraux et métaux solubilisés, et lorsqu'elle trouve une poche où elle s'accumule, et se retire, elle y laisse des cristaux. Ou des métaux. Ainsi peuvent se créer des filons de quartz qui aideront ensuite à la formation de métaux, comme nous l'enseigne l'Alchimie.

L'eau de carrière joue aussi un rôle important en ce qui concerne le granit. En Bretagne un granit très fin est nomme Kersanton, et il se travaille vite à la sortie de la carrière. Il est si fin que l'on peut y sculpter des "dentelles". Ce dernier se renforce ensuite en séchant et devient alors très dur, formant en surface, une couche de silice de protection. C'est là un effet de l'évaporation de la sèche de la roche. Tout comme la sève d'un arbre, comme le pin, viendrait colmater la surface du tronc.

Le Kersanton. Avantages de la pierre tendre et résistance du granit.

L'eau de carrière est une eau très particulière car elle a été soumise à des pressions énormes et a pu ainsi solubiliser des minéraux et des métaux. Grace au mouvement des couches et strates géologiques, que l'on nomme convection et subduction, il y a un cycle de la terre. Ce qui est en surface passe en dessous, etc. De fait l'eau du sol subit aussi un réchauffement par pression et par le centre de la terre qui se rapproche par ce mouvement, ou s'éloigne. C'est là le "second" cœur minéral. Qui est le plus lent et le plus important.

C'est le secret de la sève des métaux que les anciens Alchimistes se sont évertués à raconter dans leurs ouvrages. De cette "eau" qui ne mouille pas les mains (sous un certain aspect en réalité, qui n'est pas eau, mais qui est eau tout de même, sèche dans un état, et humide dans l'autre, ne mouillant point les doigts car elle s'évapore alors bien trop vite pour en apprécier la qualité aqueuse ... que celui qui a des oreilles entende). 

Cette eau qui jaillit par le régime du feu, habilement mené, cette source de vie que l'Artiste fera poindre dans sa terre, et qui humectera son sol fertilisé, attendant avidement l'eau de rosée pour enfin être fécondée de l'Esprit.

C'est le mystère des fontaines, qui; sortant de nulle part, offrent leurs qualités à qui veut bien y croire, prier, et boire. Cette eau sacrée des anciens druides ... sur laquelle le vaisseau de la foi est souvent érigé, vaisseau de roche religieux. Étonnant alors que l'on retrouve tant de Kersanton dans ces endroits en Bretagne.