L'idée d'un parcours idéal et structuré : d'une idée grandiose à la réalisation que c'est idiot.
Etudiant Bardonnien (~Franz Bardon) l'idée d'un parcours lisse et sans difficultés s'est vite imposé comme absolument irréaliste, irréalisable et pleinement utopique. C'est probablement l'un des enseignement les plus difficiles.
Il vous demande d'avoir quasiment un mental de 'maître Zen' dès le niveau 1 (j'exagère, mais en gros, la douche froide est dès le début - mentalement et physiquement pour ceux qui pratiquent). En toute sincérité, se flageller le dos avec une botte d'orties fraîches (pas sèches petits malins, elles perdent leur piquant !) est plus facile.
Franz Bardon. Le grand Frabato.
Et à part luter intérieurement, assis en pharaon sur le bord du lit, à 5h du mat' avant d'aller au boulot, en "mode production maximale Miracle Morning", il n'y a pas beaucoup d'éclats, et ça peut franchement rendre votre vie un peu grise, surtout si l'on souhaite malgré tout progresser. C'est là, dans ce désarroi, et dans l'impression massive d'avoir les deux pieds profondément enfoncés dans une bouse fraîche, que vous risquez le tout pour le tout : vous pratiquez le niveau 2 en même temps... Transgression maximale !
Et là ça marche.
Un de mes comparses de l'époque (quand j'ai débuté sur Entremages, Frabato MSN - la grande époque quoi !) Hilikus pour ceux qui connaissent, fort de rompre les codes, donna l'idée de travailler plusieurs niveaux d'un coup afin d'avancer comme il se doit. Le Grand Mage Bardon déconseille cela, mais je me suis rendu compte que la structure rigide de l'enseignement peut ne pas convenir à certains. Et surtout, bosser l'énergétique pendant un temps seulement, va indirectement permettre à d'autres qualités d'être en même temps utilisées et travaillées. Il y a alors un progrès, non vu, non volontairement cherché.
On est souvent, trop souvent, obligé d'avancer de manière déséquilibrée. Je sais que cela semble bizarre, mais même les ordres de type Golden Dawn, Aurum Solis, OTO, and co, progressent totalement de manière déséquilibrée dans les 5 premières années de cursus (pour les non redoublants). Un an en gros sur un élément un seul, c'est quand même lourdingue. Mais je me dis que ça a du bon. Les chemins neuronaux pour ainsi dire, au niveau de l'inconscient personnel et astral, via une grande répétition, par des appels magiques, vont finir par se créer, se marquer, se renforcer, s'imprimer. La répétition est importante en magie. Comme en Alchimie, et on ne le répète pas assez. On ne passe pas d'une matière, d'un manière à une autre, sans maîtriser le "truc". Ainsi au niveau astral, l'appel suivi d'un repos de digestion et d'ancrage, permet un travail, certes déséquilibré, mais intégratif, de la "vivance" (comme on dit en Sophrologie) de la force.
Pour en revenir à Bardon rapidement, je pense que c'est comme tout : tout muscle travaillé doit se reposer pour se renforcer. Curieusement en magie c'est un principe de base qui n'est généralement jamais appliqué. Vous travaillez le mental, et vous continuez vos exercices sur l'astral et le physique à côté, mais il est important de donner du lest, du large, du mou, du repos, du rien à faire à ce que vous venez de mettre en fonction de manière intense. Même si l'on me dit que c'est "progressif", mais continu, alors le repos c'est quand ? C'est important de ne pas non plus engorger un organe par trop d'énergies à un moment donné. Le corps mental, pour prendre cette idée, avec les méditations, silence, focalisation, demande aussi un peu de repos, et ce, pendant un temps. Sans cela, non point de progression, mais régression. Un muscle travaillé "casse" des fibres. Ainsi, post travail, il faut manger, et se reposer. Un muscle grossit pendant le sommeil, non à la salle de sport. A la salle, il est brisé. Les organes magiques, pour ainsi les appeler, doivent suivre cette logique naturelle.
Travailler en déséquilibre s'illustre aussi en Alchimie : "la prise" de temps, d'énergie, de ressources mentales, et votre investissement sera à son comble, et vous n'aurez rien à investir sur un travail différent ou complémentaire. Ceux qui sont "rétamés" par un travail au labo le savent : qui va molo, sauve sa peau. L'axiome parait idiot dit ainsi, mais malgré cela, c'est véridique.
Ainsi une petite expérience sans grande importance, que vous faites en alchimie va venir tranquillement mais sûrement vous puncher comme il se doit. Un petit crochet du gauche au foie le lundi, un petit dans le menton le mardi, et on continue en cadence. La fatigue est réelle et profonde, et surtout insidieuse, de fait elle semble totalement "anormale". Sans savoir cela, il est vrai que l'on pourrait s'inquiéter, voire consulter.
Très sincèrement, vous pouvez repasser pour une médit' zen à 5 piges du matin. Vous êtes cassé. Moralement pas là, et émotionnellement au niveau cloporte.
Le travail engagé demande du temps, de l'intégration. Si vous souhaitez pratiquer l'alchimie ET la magie théurgie de manière sérieuse, choisissez l'un OU l'autre. Sinon bon courage et comme l'on dit : Vogue la galère.