November 14, 2024

Sur la Magie Théurgie

Au-delà de toutes les définitions étymologiques, ou savantes de ce que peut être la Théurgie, c'est avant tout un élément de pratique magique qui se vit. Je dis Magique, parce que c'est l'usage des énergies, dans un oratoire là où les énergies vont et viennent en flux et reflux, selon les appels de l'Opérant. 

Cette Théurgie peut-être très structurée et échelonnée, ou alors moins codifiée et liée à un appel simple invocatoire provenant du cœur.

Comme à chaque époque, et selon les civilisations, c'est une science qui évolue et qui s'adapte en fonction des avancées et du partage des uns et des autres. Et aussi des courants généraux, religieux. 

Certains considèrent que c'est avant tout une mystique pure, d'autres pensent qu'il est nécessaire d'avoir un cadre de déclencheurs, une succession d'appel dans un ordre particulier. Je dirais que tout se vaut selon  l'intention, et le but recherché. Il existe des Théurgies compensatoires d'énergies (remplir/vider), et d'autres qui sont beaucoup plus mystiques et alchimiques.

Nous pouvons considérer d'une certaine manière la prière comme la partie la plus volatile de cette Théurgie, encore faut-il faire appel à des forces Divines, sinon c'est de la prière égotique. Par exemple la messe, est un cadre rituellique d'appel d'une force sur un élément fixe afin de pouvoir le transformer, c'est-à-dire selon l'Église catholique la transsubstantiation, et dans notre jargon alchimique : une transmutation. 

Dans le bouddhisme tibétain ou l'hindouisme, il existe exactement ce même genre de rituels. Parfois nous pouvons consacrer des éléments extérieurs à notre corps, et parfois c'est notre propre psyché et corps qui font office de réceptacles.

Le but est la transcendance, un aiguisage de nos capacités à porter le Divin et à le canaliser ici bas.

Certains ordres magiques ont créé une rituellie plus codifiée, et tournée vers le magique. Rendant ainsi beaucoup plus complexe quelque chose d'assez simple. 

Techniquement la Théurgie est l'idée d'un travail qui fait une mise en œuvre d'un projet Divin. Et l'Alchimie est bel et bien une Théurgie en pratique, et dans le concret, n'en déplaise à toutes les personnes et les mouvements qui s'imaginent qu'il ne s'agit là que d'un travail psychologique... C'est ici le Grand Œuvre, avec des majuscules. Car nous ne devons pas oublier que nous avons aussi un corps physique, et que les premières densifications du corps de Dieu lors de l'émanation première, ne sont autre que la matière brute de notre travail qui se trouve partout dans l'univers, et qui compose tout cet univers. Le Christ l'a démontré de manière symbolique lors de la Cène, tout comme l'avait fait avant lui Melkizedek en faisant l'offrande du pain et du vin, par les matières extérieures, et ce, pour rendre hommage au Divin et en partager le Secret. Le vin, semence du Père. Le pain, le corps de la mère, Marie. Et ainsi donc est né l'élément transmuté : le Christ. 

Et le Christ lui-même versera lui aussi le vin de son propre être, c'est-à-dire son sang. L'allégorie est très bien représentée dans les vitraux de Notre-Dame du Mont à Paris, ou le Christ est représenté comme la vigne pressée, dans un pressoir. 

C'est là que repose la Grande Tradition Primordiale. Et c'est pourquoi, l'invocation du sang du Christ est l'une des bases les plus simples pour mettre en œuvre un travail Théurgique. Voilà pourquoi nous devons prier pour nos ennemis, selon le commandement que le Christ lui-même a donné, parce que c'est la faire une onction sur ce qui a besoin d'être purifié. Ne purifie-t-on pas notre régule plusieurs fois afin de pouvoir en obtenir une étoile, de pouvoir séparer toute la masse noire qu'il contient en lui-même et en faire éclater toute la lumière ? Est-ce que se régule lui-même parfaitement nettoyer ne devient pas alors à son tour transmutatoire ? L'enseignement du nouveau testament est assez simple, mais il faut le lire d'une manière alchimique pour en comprendre le sens exact d'un point de vue magique, et parfois inversement évidemment.

Eugène Canseliet avait parlé dans ces ouvrages du rôle de la messe en tant que grand rituel alchimique, je dirais même que c'est un grand rituel Alchimique et Théurgique. Cependant malheureusement, les modifications de Vatican ont apporté une moindre puissance de transmutation des énergies spirituelles lors de ce rites. Il y avait avant 36 signes de croix lors de ce grand rituel, et il doit y en avoir maintenant 3. Certains ordres magiques ont intégré le rituel de l'Eucharistie dans leur cérémonie de l'adoration. C'est une excellente chose.

Ainsi donc c'est un travail d'intégration du Divin en soi. Mais en passant d'abord par ce qui est le plus pur et le plus équilibré. Beaucoup de Bardonniens parlent de l'équilibre magique, mais ce dernier se trouve en Christ déjà fait, et parfaitement combiné et équilibré sur l'ensemble de toutes les signatures et de toutes les forces de tout l'univers... Parce que les énergies de la Sainte Couronne de Dieu, sont un potentiel qui est brut, et infiniment puissant, et qu'il est nécessaire d'avoir un médium pour nous humains qui sommes si éloignés de Sa structure si parfaite. 

Ainsi c'est pour cela que Christ a dit qu'il était la voie, (voix aussi), car en effet il est beaucoup plus simple de réagir positivement aux énergies très hautes du Divin pur avec une charge des forces Christiques en soi au départ. Celui qui contemple la face de Dieu directement, peut se brûler... Et ce sont en effet ses scories qui brûleront, et ça sera bien moins agréable sinon on n'est pas déjà équilibré. Ici vous pouvez remplacer le terme Christ par Pierre Philosophale. 

Ainsi nous comprenons, que toute Théurgie est magique, mais que toute magie n'est pas Théurgique. Voilà pourquoi tout magicien sérieux, et toute personne versait dans la mystique, devrait étudier l'Alchimie...