"(...) Blanche-Rose épousa le prince et Rose-Rouge, le frère du prince. Ils partagèrent l’immense trésor que le nain avait amassé et vécurent ainsi dans l’opulence. Leur maman devenue vieille, fut invitée à venir vivre au milieu de ses enfants et petits-enfants. On transplanta dans le jardin du palais royal les deux rosiers qui avaient vu grandir les fillettes et ils donnèrent des roses plus belles d’année en année." Blanche-Rose et Rose-Rouge. Grimm.
Dans bien des textes Alchimiques il est fait mention de deux Pierres Philosophales, la "Blanche" et la "Rouge". Mais une question s'est élevée il y a peu sur Alchemyforums. Quelle est la différence entre les deux? Sont-elles d'une seule matières, ou de deux processus différents ? A quoi servent-elles ? Y en a t'il une plus puissante que l'autre ou sont-elles équivalentes ? Bien des questions, mais au final, avons nous de réels éléments de réponses satisfaisants ?
Pour certains, la Blanche se fait à partir "d'argent" et la Rouge, à partir "d'or", mais loin de pointer du doigt les deux métaux précieux, nous devons plutôt ici entendre des "germes" ou des "ferments" désignés sous ces termes en tant que signatures Lunaire et Solaire. Je préfère spécifier ici clairement ceci, car je ne souhaiterai pas entrer dan un débat stérile concernant les matières à utiliser dans le Grand Oeuvre... Notons cependant, que des textes explicites nous donnent ces matières pour véridiques et d'autres les décrient haut et fort. Qui croire ?
Pour d'autres, il n'y a qu'un seul Soufre à la base de la coction, qui donnera les couleurs, et dans ces dernières, la Blancheur de l'Albedo et la rougeur lors du Rubedo. Ainsi se succèdent les Régimes du Feu, ou les phases planétaires lors de la coction et de la maturation de la Pierre. Ainsi, la matière décomposée se recompose en un tout, puis, elle finit de mûrir.
Selon les matières impliquées, la toute première couleur sera alors le vert, ou le bleu, ou encore le gris blanc, le jaune ou l'orangé, le noir ... le marron. Fulcanelli nous dit de ne pas trop nous fier à la couleur, mais nous dit tout de même que le vert est la première de toute. Ceci s'il ne considère pas le noir comme une couleur propre évidement (car le vert vient à la suite du noir), où, au contraire, s'il désigne réellement une première matière de couleur verte, ne pointant alors possiblement que la couleur du Feu Secret utilisé, et non le complexe chymique des deux protagonistes de l'Oeuvre, réunis dans le ballon.
La "première couleur" est alors celle de Saturne, ou Noirceur, puis viennent la Queue-de-Paon attribuée à Vénus, mais cette dernière s'étale à la fois sur le bain noir, et sur le bain vert ... Ce dernier est aussi attribué à Vénus. Puis vient la couleur grise, Jupitérienne, et la Blanche, dominée par la Lune, c'est ici alors, dans cette logique des couleurs que naît la Pierre au Blanc, puis la couleur citrine, sans attribution réellement planétaire car n'étant que couleur de passage, et enfin, la rougeur dominée par Mars et le Pourpre allouée au Soleil, c'est ici alors la Pierre Parfaite, "au Rouge".
Les auteurs nous disent alors qu'il faut stopper la coction au Blanc et en prélever une partie, il est alors possible de la multiplier avec son Mercure et métalliquement de l'orienter avec l'argent. On attendra la perfection pour le Rouge et on fera de même.
Ceci nous ramène donc aux deux luminaires que sont la Lune et le Soleil, astres parfaits et surtout "égaux" dans le Ciel des Philosophes. Rarement nous voyons le Soleil dominer cet astre féminin, et seules quelques gravures nous montrent parfois Saturne ou Mercure comme étant plus haut qu'eux dans la hiérarchie céleste, mais ceci uniquement pour montrer les racines du Ciel, et les fruits parfaits en découlant. Dans le Ciel des Sages, le Soleil et la Lune sont donc tous deux, face à face, et sur la même ligne.
Nous voyons ici que les Sages de l'époque ne devaient pas être misogynes, et c'est d'ailleurs impossible de l'être, et pour cause, nous ne pouvons pas décrier un aspect de la Pierre, sous peine de ne comprendre qu'une partie de l'Oeuvre. Et ne pas la comprendre en entier c'est renier un pan de la Philosophie et de fait, s'empêcher de réussir. Il est tout aussi impossible d'être homophobe, car notre Mercure est bisexué, et bisexuel, concentré donc d'homosexualité et de bisexualité transgenre. Mais penchons nous plus en avant sur ces deux astres, leur signature et leur nature.
Ainsi devrait on considérer que les patients de l'oeuvre, Soufres Lunaire ou Solaire, sont en réalité des Soufres Multipliés. L'argent à ses vertus tout comme l'or, mais de polarités différentes. La Lune a des propriétés de nettoyage, de pureté, ainsi donc, il est fort probable que la Pierre au Blanc ait ces capacités. C'est le nettoyage par les eaux pures, ou l'initiation du baptême.
La Pierre au Rouge, quant à elle fait preuve des vertus solaires, et l'initiation est l'onction. Son "huile" et non plus eau, va venir imprégner ce qui a été rendu pur et net, et va protéger, transmuter et empêcher toute corrosion de s'installer. La capacité d'immortalité" de l'or est donc donnée à l'organisme qui l'ingère.
Il est donc nécessaire de passer par les deux étapes successives afin d'avoir les deux Luminaires en sa possession.
