Vision d’un Alchimiste sur « comment trouver Dieu à travers
l’opacité de la matière ».
mardi, 16 juin 2015 | Par Jean-Christophe |
Catégorie: Recherche
C’est à la
requête du GEEPI que cet article a été composé, car le sujet était « dans
les cordes d’un Alchimiste ». En effet, je ne puis dire mieux. Et c’est
avec du mieux possible que je m’en vais essayer de discourir sur ce difficile
sujet. Car trouver « Dieu » à travers la matière, c’est remonter le
fil d’Ariane dans le Labyrinthe du Minotaure, (ce dernier étant alors le Gardien
de la Dualité et de la Matrice). Mais encore nous faut il définir de manière
précise ce qu’est « Dieu » et ce qu’est la matière … Et nous nous
embarquons bien là dans une Quête proprement « Argonauthique »,
voguant vers la si convoitée Toison d’Or.
Matière, ou
matières au pluriel sont effectivement un médium qui permettant un contact avec
un Archétype Supérieur, nommé de bien des manières, mais que l’on pourrait
plutôt qualifier d’Innommable, d’Incommensurable, de Présence et de Vie. Dans
notre culture Judéo Chrétienne, nous avons le mot « Dieu » qui
désigne le plus souvent ce principe Créateur.
Le Principe
Créateur est Ici, Maintenant, partout et toujours égal. Il/Elle n’est pas
définissable par des mots si ce n’est que c’est un Vacuité et une
Présence/conscience cristalline, totale, permanente, pure et Vivante. Tous
ceux, et celles, qui ont eu la chance de pouvoir toucher de leur conscience
personnelle et localisée, cette Conscience/Vie non localisée et Atemporelle
pourront retrouver un aspect de cette définition du « Divin ».
Car le
« Divin » s’incarne et « localise » par la matière sa
Conscience. C’est une coque de matière « opaque » qui se coagule
alors autour d’elle et l’enferme dans les ténèbres, la dualité, le temps et l
‘espace. De là découle un sentiment d’identité, puis d’attachement à la forme.
La conscience avec ses intermédiaires (des « corps » de différentes
densités énergétiques, tels le corps causal, mental, astral, éthérique, puis
physique), va créer des attachements, des liens, un complexe émotionnel et
mental, que l’on nomme parfois « Ego ».
Ce dernier est
une sorte d’égrégore personnel, basé sur l’ensemble de l’identification aux
matières proches (corps, possessions, etc), et un oubli de son unité avec ce qu’il.elle,
est réellement, c'est-à-dire « le Divin », l’Innommable,
l’Indéfinissable.
Nous avons
« chuté », parfois très très bas. C'est-à-dire que la coque autour de
la conscience et la perte de mémoire de notre Origine est totale et totalement
opaque, nous sommes enfermés (placés en Enfer). Et ceci va aussi pour les
matières « inanimées » (ce qui est un mauvaise terme car tout vit à
son échelle). En sachant que toute matière « qui se souvient » permet
à toute matière liée à elle de la contaminer de sa mémoire, car les deux
fusionnent. Du coup, celui ou celle qui l’ingère se remémore et retrouve son
état originel … le plomb devient or, l’or devient lumière.
Le but de l’évolution
est alors de permettre à ce germe de conscience d’évoluer, c'est-à-dire, se
souvenir de sa Nature même, la Pure Conscience/Vie non localisée, atemporelle.
Ainsi,
l’Alchimiste aide à la résurrection du monde, par les matières
« extérieures » à son corps, et par son propre corps aussi. Car nous
sommes totalement équipés pour faire cette « remontée » énergétique.
Ou ce désépaississement de notre coque ténébreuse. Dans tous les cas, nous
devons transmuter. C'est-à-dire « hâter l’évolution » donc, hâter un
processus de reconnexion, d’Unification des principes qui sont dans la matière
pour la rendre moins dense, plus perméable à la Lumière du Divin. Ce serait
comme ouvrir les volets d’une maison, puis, en nettoyer chaque carreau, et
enfin, s’apercevoir qu’il y a une porte de sortie … trouver la serrure, la
clef, et l’ouvrir, puis sortir ! Retrouver sa liberté !
Enfin se
souvenir.
Mais quels
sont les principes dans la matière ? Lors de la manifestation du Monde, ou
de cette « matrice », des principes se mettent en place les uns après
les autres afin de « faire tenir » le tout en une masse cohérente.
C'est-à-dire que l’Illusion Matricielle, nommée aussi « Maya » par
les Hindous, est paradoxalement « existante » bien qu’illusoire.
Cependant, si nous ouvrons la matière, nous y trouverons plusieurs choses, pour
faire simple et concis, un principe de couleur, ou tingeant, dit
« Soufre ». Un principe de volatilité, dit « Mercure », et
un principe de corps ou de stabilité, une sorte d’os de la Matrice, le
« Sel ».
Ainsi, si nous
travaillons n’importe quelle matière nous allons avoir des composés de ces
trois principes. Parfois plus de l’un que de l’autre. Parfois un
« Soufre », plus volatil ou plus fixe, ou encore plus ou moins cru,
c'est-à-dire « évolué ». Car en Alchimie, ce qui est cuit est évolué.
Notons donc que si nous séparons des principes et que nous les rejoignons au
mieux, que nous leur permettons de s’unir, alors, la matrice, leur matrice
personnelle, devient plus stable et plus réalignée sur le passage de la Vie, du
coup, le corps est moins opaque. Et chaque tour de roue, chaque cycle du feu,
chaque multiplication en somme, va permettre de « nettoyer les
carreaux » de cette maison, et d’y laisser pénétrer lumière et chaleur, un
souffle de vent vital.
La matière a
cette faculté d’être « factuelle » et en quelque sorte très rationnelle.
Nous pouvons donc nous y fier. Elle ne ment pas. Elle nous enseigne et nous
montre clairement (même s’il est plus que probable que dans les premiers temps
nous n’y comprenions pas grand choses – mais ceci ne retire rien à sa clarté),
ce qui se passe. La matière parle. Elle nous prend avec elle parfois dans son
expérience et notre conscience fusionne alors avec la sienne. Nous vivons de
l’intérieur ce qu’il se passe à l’extérieur, dans le creuset ou le ballon.
Ultimement, elle nous permet d’entrevoir certaines choses qui nous dépassent.
Ainsi, la
matière contient « Dieu » parfois bien enfouis, bien caché, mais
« Dieu » contient aussi la matière. Toute la matrice est supportée,
transpercée de cette vitalité originelle. Mais la Matrice tient bon. Son but
est de créer tout l’inverse de l’Unité. Car sans dualité l’Unité ne peut se
définir réellement. Si nous regardons bien, tout l’univers est un ensemble de
continuums de polarités. Les scientifiques les définissent d’une certaine
façon, et l’Alchimie englobe cette vision plus ce que je nomme « la Vision
Hermétique ». Nous voyons alors les strates des polarités, la structure
polaire de la matrice.
Ainsi, nous
pourrions dire que la matière est « Dieu polarisé ». Une Diffraction
de Lumière Divine. Le Mercure servant alors de Prisme. Et ce Mercure, c’est ce
que nous pourrions nommer « le Verbe ».
Et le Mercure
volatil, sans corps, va se faire chaire. Il va être emporté dans ce monde. Il
porte cette Lumière en son sein, il est Lucifer.
Via la Vision
Hermétique des choses, des matières, des organismes, nous pouvons aussi
remonter « en esprit », comme si nous suivions ce fil d’Ariane, vers
la Source. Car toute Vision Hermétique complète mènera nécessairement, via la
contemplation de la matière, vers l’Ultime point d’Equilibre qu’elle comporte.
Sa perfection se faisant alors jour, et éclairant notre esprit de cette
révélation, toujours présente, offerte à tous les regards mais n’explosant que
dans l’esprit de celui qui s’est arrêté pour la saisir. Elle est fugace car
notre esprit n’est pas capable de comprendre, au départ, ce que nous percevons.
Puis, il retrouve de plus en plus facilement son chemin vers la Source, bien
qu’il puisse lâcher de temps en temps le fil directeur. C’est normal. La
remontée ne se fait pas sans mal et est assujettie, elle aussi, au cycle de ce
son monde, jusqu’à un certain point toutefois.
De même,
l’étudiant contemplatif et attentif se rendra compte, par son travail de
Laboratoire que les principes « Soufre, Sel, et Mercure », son tous
« Un ». En sommes, il viendra en premier à la conclusion que tous les
Soufres sont un seul et unique Soufre. Que tous les Mercures sont tous un seul
et unique Mercure et que tous les Sels sont un seul et Unique Sel. Oh,
révélation … Mais, mieux encore, il comprendra plus tard que ces trois
principes sont « Un ». Et ce, malgré leur apparente, totale
différence. Ils sont un continuum.
Il les conjoindra, plus ou moins bien. Il les
fera cuire, plus ou moins bien, là encore. Puis un jour, il se rendra compte
que ces trois principes, s’ils sont nés d’une seule et Unique Source
« invisible » car incréée, ils peuvent bien faire de même et repartir
dans l’état où ils étaient avant de « venir »… Et il en va de même
avec notre corps et tout ce qui nous entoure. Un « big crunch » en
sommes. Notons encore ici qu’il y a une grande différence entre savoir qu’ils
sont « Un » et en faire la réalisation. L’impact n’est pas du tout le
même.
Dès que notre
esprit est capable de concevoir une Loi et qu’il l’applique à la « totalité »,
alors ce dernier intègre et valide cette dernière. C’est un processus très
important, car il permet d’affirmer la « clef » dans notre esprit.
Ainsi, réaliser que tous les principes sont « Un » et qu’ils peuvent être
trouvés partout, ceci permet alors de faire un petit éveil spirituel, et de
comprendre profondément (pour ne pas utiliser de nouveau le terme de
« révélation »), que toute la Matrice est de
substance Divine… oui TOUTE. Vous inclus. Votre pire ennemi inclus.
Ainsi nous
retrouvons une phrase très importante, donnant la confirmation qu’un Saddhu
était bien réalisé dans la vie de Ramakrishna. Son neveu avait, si ma mémoire
est bonne, demandé un conseil pour l’éveil spirituel à un saddhu de passage
(forcément car ce sont des êtres errants). Il lui répondit alors quelque chose
qui semblait énigmatique au jeune homme : « lorsque cette flaque d’eau boueuse sera aussi pure que l’eau du Gange ».
L’eau du Gange étant considérée comme sacrée et l’incarnation de Dieu en
quelque sorte, et la flaque d’eau sale pouvait bien représenter cette Matrice
Ténébreuse. Les deux sont aussi pures l’une que l’autre car les deux sont la
même « entité » Divine, exprimée ou latente. Mais dans les deux cas,
la pureté est égale. C’est juste un état qui diffère.
Ainsi, nous
avons les principes Divins « séparés » autour de nous. Nous pouvons
partir de principes très incomplets, très crus, très éloignés c'est-à-dire, mal
alignés. Ou de matières plus faciles à réunir et à travailler. Peu importe en
somme. C’est toujours la même matière que nous travaillons, et toujours le même
principe que nous trouverons au bout. Car il ne peut en être autrement.
Ingérant
cette matière « recadrée », elle diffusera alors cette mémoire dans les
corps énergétiques en premier, et cette information viendra par répercussion
dans ses cellules, et des cellules aux atomes. Ainsi l’alchimiste, le yogi, finira
t’il son cycle dans ce monde, de manière royale, et retournera d’où il est venu.
Transcendant la matière par la matière, via l’Esprit Mercuriel.
Pour
cycliquement devoir tout reprendre à zéro plus tard, dans un nouveau cycle.
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