Nombres 21
"…8 L’Éternel dit à Moïse: Fais-toi un serpent brûlant, et place-le sur une perche; quiconque aura été mordu, et le regardera, conservera la vie. 9 Moïse fit un serpent d'airain, et le plaça sur une perche; et quiconque avait été mordu par un serpent, et regardait le serpent d'airain, conservait la vie."
Et dans le Nouveau testament :
Jean 3:14
"Et comme Moïse éleva le serpent dans le désert, il faut de même que le Fils de l'homme soit élevé, 3:15 afin que quiconque croit en lui ait la vie éternelle."
Gravures tirées de : Abraham Eleazar R. Abrahami Eleazaris Uraltes Chymisches Werk. Schwartzburgicum, P. M. & I. P. E. Erfurt, Verlegts Augustinus Crusius, 1735.
Dans ces images "d'Abraham Eleazar" ("Le Livre d'Abraham Le Juif", ou en un sens les gravures du livre de Flamel) le même symbole est répété bien des fois. Les Alchimistes avaient bien conscience qu'il y avait des secrets cachés dans la Bible, surtout dans l'ancien testament, qui est largement exposé dans certains traités en termes d'images, mais pas toujours sous forme de textes explicites.
Le serpent d'airain est ici utilisé comme outil magique de guérison, et ce symbole est pourtant repris chronologiquement parlant avant cela dans la Genèse, avec le Serpent tentateur de l'Eden sur l'Arbre au centre du Jardin, et finalement le Christ en croix. Guérison, 'erreur' et initiation, et finalement sacrifice par la mort, mais don d'une substance eucharistique, symboliquement parlant : le Sang du Christ. Le caducée d'Asclépios aussi donnait la guérison. Nous retrouvons toujours du lien. Ida, Pingala, dans le Yoga, ou les courants de forces Lunaires et Solaire, pour ne pas plutôt dire électriques et magnétiques, serpentant autour du canal central Sushumna, lui aussi est un caducée, comme les Nagas s'enroulant autour du Shiva Lingam, ou se déployant au dessus de la tête de Patanjali.
Ces symboles communs, sont à la fois Alchimique et Magique, Spirituel, et mystique ... Pluri culturels, cultuels aussi. Des archétypes universels, sans histoire fixe, sans mythe propre. Mais servant à toutes les cultures, à toutes les légendes.
Le serpent rampant est élevé, l'humain est mis à mort, mais exhaussé, mais en même temps fixé sur une immuabilité. La Croix, son centre immobile.
L'airain, mixte de deux métaux au niveau métallurgique, peut signifier symboliquement Mercure et Soufre. La Croix, le Solve par l'élévation et le coagula par la fixation. La seconde gravure de Abraham nous montre ici que le processus est le même sur le "corps du Roi" voire même le corps de l'être humain. Roi qui n'a d'ailleurs pas l'air très effrayé, mais au contraire, souriant. Il sait que c'est là une morsure nécessaire à sa rédemption.
Guérison, mort, renaissance, élévation, ce sont là des récurrences trop fortes pour qu'il ne s'agisse que d'un hasard, et c'est un sujet passionnant qui demande un travail d'étude plus poussé qu'un simple petit article ne suffirait à remplir.
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