Dogmatisme. Honnêteté spirituelle et Religion Cosmique. Relier mais sans dissoudre. Comparaisons des courants spirituels.
Au fil des siècles, des
doctrines, dans diverses parties du globe, ont vu le jour. Elles sont comme des
plantes : une graine, un maître originel, et dispensateur, et un terreau
fertile. Un peu d’eau et de soleil, c'est-à-dire du temps et des pratiquants,
et nous voilà face à l’arbre et surtout à ses fruits. La doctrine devient
secte, la secte, devient religion et parfois la religion devient business et
tyrannie. Mais ces deux derniers aspects sont d’un autre registre.
Nul besoin
de s’étendre sur les dérives de tels courants, cependant, dans certains cas,
cela peut expliquer le fait qu’une doctrine propose à la fois le problème
spirituel et la solution, afin de faire fonctionner le système mis en place,
comme nous le disions dans la première partie. Il est alors évident qu’il est
impossible de fusionner avec les idées du voisin car il est important de
maintenir son identité propre, dans un but simple : assurer sa subsistance
et sa pérennité. Sa supériorité dogmatique, son empire, son emprise, malgré les
incohérences logiques, même simples.
Mais justement, ces dérives
viennent t’elles des doctrines ou des hommes ? La responsabilité est
partagée. C’est je pense aussi à cause du fait qu’il y a toujours eu un
enseignement exotérique, et ésotérique. Beaucoup de clefs majeures sont très
très difficilement explicables et applicables. Ainsi il est difficile de
démocratiser l’enseignement ésotérique, réservé aux seuls initiés, les
« mystères » Chrétiens, resterons mystères, et voilà tout. Les
secrets Alchimiques resteront entre les mains de ceux qui ont les clefs
pratiques, ou qui font parti d’un réseau, et il sera difficile pour le reste de
la population d’y accéder. Bien qu’à l’heure actuelle, une ouverture et une
communication plus grande, donne un accès plus facile à bien des doctrines.
On embauchera une armée de théologiens ne
connaissant rien au supranaturel ou à la mystique, pour essayer de répondre à
des questions qui sont ici de l’ordre du mystique/paranormales… Autant demander
à un aveugle de naissance de disserter sur les couleurs de l’arc en ciel. Vaste
programme. Mais passons. Tout n’est donc pas « bon » à étudier, car
si nous voulons aller au fond des choses, nous devons lire ce qui se fait en
« coulisses », et avec intuition, trouver les auteurs, les
pratiquants qui ont su percer le mystère propre à leur système. Nous devons
retirer le meilleur et l’essentiel de ce que nous propre chaque courant
philosophique.
J’appuie sur le fait que c’est
ici un travail important, qui vise à de l’honnêteté spirituelle envers soi
même, afin de parcourir un chemin qui, pour moi, doit avoir du sens et des
valeurs. Je ne cherche pas à froisser ni convaincre. J'ai vu et vécu des expériences spirituelles, et de part ceci, je reste pleinement convaincu qu'il y a bien une réelle logique, profonde, ancrée, mais diluée. Je ne dirais pas perdue, mais éparse.
J’ai été très longtemps fâché avec la religion catholique. Ce n’est
qu’il y a quelques années, que voyant la réelle valeur initiatique qui y été
enfouie (enfuie d’ailleurs) que j’ai repris contact avec ses enseignements, en
coupant allègrement dans le dogme chrétien à grands coups de machette mentale.
Je le dis car souvent on pourrait penser que je suis attaché au Christ, etc. Et
l’on pourrait de prime abord penser que je suis Chrétien, uniquement. Ce n’est
pas le cas. De plus, je tends à toujours universaliser les dogmes que j’étudie.
Pour moi, il y a une « religion » dans le sens étymologique,
Cosmique. Ou une Doctrine Cosmique comme le présenterait Dion Fortune. Pour moi les cycles initiatiques sont
naturels. Et inscrits dans le cycle normal de la Création, comme une
logique de fonctionnement, telle une machine bien huilée. Ainsi, les doctrines
ésotériques teintées de cultures diverses et variées sont des expressions
temporelles, avec leur charme et couleurs, de grands cycles cosmiques, de
déclenchements énergétiques, et de rayons, s’incarnant, se corporifiant et
prenant vie sur une terre fertile. Ici comme ailleurs. En ce moment et dans
d’autres. Dans ce monde et dans les autres. Car pour celui qui a vu le
squelette de Dieu, telle est la Loi, telle est la logique, le théorème et le
Grand Logarithme.
Il serait difficile d'analyser tous les grands
courants spirituels, afin de voir ce qu’ils représentent comme
« essence ». Je ne parlerai que de ce que je connais le mieux.
Le Shamanisme est la "première" grande "religion", ou pratique spirituelle dans l'humanité et sur tous les continents (en tout cas, c'est ce qui est connu à ce jour).
Je retiendrai le Zen Bouddhiste, de part sa nature très spécifique. Le Yoga, et ses diverses formes, sa richesse et ses divers niveaux de pratiques. La religion Chrétienne, avec ses mythes et ses archétypes. L'Alchimie. L'Hermétisme, comprenant Astrologie, Magie.
Dans la grande majorité des textes sur le Zen
par exemple, il est peu fait mention de la dévotion, à part Shunryu Suzuki, qui
en traite un peu et porte son attention sur certaines clefs d’ouvertures
spirituelles que l’on y trouve. Le Bhakti Yoga en Inde et sa
dimension de dévotion par rituels, Pujas, ou Mantras, ou encore des chants
(Bhajan ou Kritan) et des musiques… fait, avec la Chrétienté et la religion
Musulmane (avec les Dhikr chez les Soufis, et les prières quotidiennes),
référence en la matière. La prière du Cœur/ la Philocalie, la messe, les
litanies ou les neuvaines… il y a un mélange de mystique, de magie,
d’invocation dévotionnelle.
La tête chez le Zen est peu reliée au cœur, du
moins, c’est la grande impression que cela donne. Et inversement, la tête est
un peu oubliée chez les Chrétiens et Musulmans - à part parfois un apprentissage par coeur. La religion Chrétienne est
basée sur l’amour, ou la sphère cardiaque : « aimez vous les uns les autres », « aimez votre
prochain comme vous-même », et bien que cette dernière affirmation
soit moins propice à l’amour que la première (tout dépend de comment une
personne s’aime), cela reste toujours basé sur l’affirmation de l’amour. Et je
dirais même, si vous ne pouvez aimez, alors au moins, ayez du respect.
Jamais il ne sera fait mention
« Soyez ici et maintenant
pleinement, dans l’acceptation de tout ce qui s’y trouve » comme le
Zen le ferait. Ceci dénote bien encore une dichotomie entre les philosophies et
l’approche du Divin. L'unité est cherchée dans le Zen dans la tête. L'unité est cherchée via la Coeur chez les Bhakti, Chrétiens et Musulmans.
Cependant, dans ces deux
approches il y a un lien de « comportement ». Savoir se comporter
avec amour ou respect envers la création, et savoir se comporter en conscience
avec « l’autre ». L’idée est toujours le travail sur soi donc, via la
l'être/tête ou le cœur.
La Chrétienté, avec ses prêtres,
donne elle une dimension clairement dévote et mystique dans son approche (bien
que cela ne transparaisse pas du tout dans les écrits du Nouveau Testament).
Peu étonnant de fait que l’on y trouve, quasi exclusivement d’ailleurs,
l’accent porté sur le Cœur Sacré dans certaines liturgies. La dévotion touche
tous les Saints, et dans les côtés ésotériques, les archanges, anges, avec la
dimension de la Cabale. Cœur Sacré dont on trouvera une vague correspondance
chez le Dieu Hanuman, dévoilant le couple mystique Rama et Sita, entendez Marie
et Jésus dans un autre référentiel. Ce Cœur est un Chakra (centre d’énergie)
qui n’est pas Anahata (ou le centre du cœur même, situé sur le sternum). C’est
un centre plus haut dans la poitrine. Curieusement il ne me semble pas être
cité dans les yogas Sutras. Pourtant, pour l’avoir expérimenté, il existe bien.
Il y a donc des références mystiques qui ne sont pas toujours complètes, et des
pratiques qui n’éveillent que certaines fonctionnalités ou centres d’énergies,
et pas forcément d’autres selon la mystique employée. L'ouverture des centres énergétiques n'est pas directement travaillée dans le Bouddhisme Zen. Seul Ajna et le centre supérieur frontal est exercé, en plus d'un travail/non travail avec le mental, histoire d'implanter des bugs propice au satori.
C’est une idée de monde
Tripartite qui se trouve développée quasi exclusivement dans les enseignements
millénaires chamaniques, avec un Axis Mundi. Nous y trouvons rituels, transes,
boissons, nourritures (souvent hallucinogènes ou psychotropes), tatouages ou
marques corporelles magiques et espaces sacrés. La notion d’esprit totem, pour
les plantes, minéraux, lieux, phénomènes naturels y est développé. La maladie
est vue sous plusieurs aspects « simples » : Perte d’animal de
pouvoir, perte de morceaux d’âme, parasitage par esprits. Le voyage Chamanique
est alors le moyen roi dans ces pratiques, avec tout de même parfois une
certaines mortification qui semble se relier au monde Chrétien et ses
pénitences. On nommera la Sanche, ordre du Sang du Christ par exemple, qui est
connu pour ses célèbres, rudes, sanglantes, flagellations… Le « Carême,
jeûne, Ramadan », est aussi un exemple. Ces mortifications en shamanisme
sont faites pour l’appel d’un animal totem, d’un pouvoir. Mais ne sont pas une
habitude. Cependant on y notera des « miracles » comme des Chaman
manipulant le feu, avec une résistance physique incroyable etc… chose qui
s’approche aussi des notions d’investiture du pouvoir en Yoga, voire dans le
Zen des Samouraïs, avant que ce dernier ne devienne monacal et où il faisait
parti d’un enseignement mystique pour le Bushido. Chose très proche des
pratiques de la Chemise de Fer en Chi Kung. Une application du Chi, dans un but
de résistance martiale, puis en temps de paix qui s’est démocratisée pour la
santé.
L’idée de Perfection atteinte est différente entre Chrétiens et Bouddhistes. Chez les Chrétiens, il s’agit de l’archétype pur et parfait qui prend corps (une descente de la Perfection ici bas), alors que dans le Bouddhisme, il s’agit de l’humain qui monte, par son travail évolutif, via incarnations et expériences, à cet état de perfection. Et cela n’est pas la même chose du tout… Les Chrétiens ainsi parlent bien d'un Fils Unique. Les Bouddhistes considèrent que tous, nous pouvons accéder à ce niveau. La chose merveilleuse est que les deux ont raison. Ainsi le Christ est bien "sauveur", comme la Pierre Philosophale venant transmuter le plomb (fondu, ou qui est ouvert à l'Eucharistie). Dépouillé et pur, l'être demandant le corps du Salvatore Mundi, est porté au niveau du Christ, qui lui, fait office d'agneau immolé. Car son pouvoir, total, ne sert à rien s'il ne transmute ce qui lui est "inférieur". Il ne sert qu'à cela - c'est en ceci qu'il est "mort" en rémission des péchés, c'est à dire des imperfection d'évolution. La messe est un rituel bien fait, mais souvent amputé, faiblard. L'eucharistie se devrait être effective, comme charge transmutatoire, poudre humaine de transmutation. Mais souvent le pain y est, sans le vin. Je n'ai jamais une Pierre sans Soufre. Bref. Le rituel de la Messe est très intéressant car il permet de faire une fixation de l'énergie de l'archétype créé pur et parfait, archétype Divin de l'animal (humain ici donc, à sang chaud et sur deux pattes) parfait au niveau multiplicatoire Solaire. En gros, l'énergie la plus haute que puisse incarner un être animal en fin de parcours évolutif, avant de vibrer tellement fort que sa non polarité fini par le détruire.
Mais que cela n'empêche en rien celui qui communie, de travailler sur son être, ses attachements identificatoires (créant ainsi une fausse identité limitante, garde fou à la fusion avec le Tout, communément nommé égo en spiritualité non-duale).
Quant à la libération
totale, je la vois plutôt comme le Corps Arc-en-Ciel ou Corps de Lumière avec
une dissolution totale de la trame matricielle. Comme cela se dit bien de la Pierre Multipliée au delà de ce que sa trame saline peut supporter, et de ce qu'en disent les bouddhismes ésotériques. C'est l'Ascension mystique Chrétienne.
Le Shamanisme offre un confort, un développement de pouvoirs, ou encore une possibilité d'enseignements, mais l'idée de libération n'y est pas. La question d'éveils spirituels n'est pas présente. En réalité dans le corpus Chrétien, il n'y a qu'une idée de rédemption, de résurrection. Et non pas de totale prise des pleins pouvoirs Divins qui sont les nôtres. Non. Il y a toujours une question hiérarchique et de dévotion, de crainte même (découlant de l'Ancien Testament, et non du Nouveau, grande nuance).
Pourquoi est-ce que j'affirme que nous pouvons arriver à une pleine prise de pouvoirs Divins et que c'est "nôtre" ? Car nous sommes malgré tout, des produits du Créateur. En tant que tel, l'évolution implique une possibilité de transmutation successive menant à une incarnation des principes du Créateur en nous même avant dissolution totale de la forme (et non de l'essence). Tel que l'exige le cycle.
La suite bientôt.