LA METAMORPHOSE DES METAUX
PHILALETHES
Image sans rapport avec le texte original.
Chapitre I.
De la revendication de notre Art, ses Etudiants et ses Méthodes.
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out hommes qui dévouent leurs existences
à l’étude de n’importe quel art, ou toute sorte d’occupation ont devant leurs
yeux le but de leurs efforts, la perfection de la chose qu’ils poursuivent.
Mais bien peu atteignent le but de leurs espoirs : il y a beaucoup
d’architectes, mais peu de maître d’œuvre en cet art ; beaucoup d’étudiants en
médecine, mais peu comme Hippocrate ou Galien ; beaucoup de mathématiciens,
mais peu tel le prolifique Archimède ; beaucoup de poètes, mais peu capable de
se ranger au même rang qu’Homère. Cependant même les hommes qui n’ont rien de
plus qu’un savoir respectable propre, sont capable d’être utile à la société.
Parmi ceux qui s’adonnent à la
transmutation des métaux, il ne peut y avoir rien de pire que la médiocrité des
réalisations. Un homme qui étudie cet Art, doit ou avoir tout, sinon rien. Un
Alchimiste qui connaît seulement la moitié de son art, ne récolte rien d’autre
que le désappointement ainsi que la perte de temps et d’argent ; bien plus, il
s’expose lui-même à la moquerie de ceux qui méprisent notre Art. En vérité,
ceux qui atteignent avec succès le but du Magistère, non pas seulement des
richesses infinies, mais aussi les moyens de poursuivre la vie et maintenir la
santé. Voilà pourquoi c’est la quête la plus populaire de toute l’humanité.
Tous ceux qui ont lu quelques « Recettes » s’arrogent le titre de Sage, et
conçoivent les espoirs les plus extravagants, et pour se donner des apparences
d’hommes sages se mettent à construire des fourneaux et à équiper leurs
laboratoires, avec des Alambics et Distillatoires, et approchent l’œuvre avec
la merveilleuse apparence d’érudits. Ils adoptent un jargon obscur, parlent de
la première matière des métaux, et discutent avec un air entendu de la rotation
des éléments, et du mariage de Gabritius avec Beya. Dans le même
temps cependant ils ne succèdent jamais à provoquer aucune métamorphose des
métaux, excepté celle de leur or et argent en cuivre et en bronze.
Lorsque les méticuleux critiques notre
Art voient cela, ils tirent de ces constants insuccès, la conclusion que notre
Art est un mélange de fiction et d’imposture ; tandis que ceux qui se sont
ruinés par leur folie confirment cette suspicion en abusant de la crédulité des
autres, prétendant qu’ils ont acquis quelque habilité par la perte de leur
argent.
Dans cette voie le chemin pour le
débutant est semé de difficultés et de pestilentes désillusions de toute sorte
; et par la faute de ces escrocs, qui se donnent eux-mêmes de si beaux airs
d’érudition et de savoir, notre Art lui-même est tombé en complet discrédit,
car ces personnes bien sûr n’en connaissent absolument rien. Le débutant trouve
extrêmement difficile de distinguer entre le faux et le vrai en ce vaste
Labyrinthe qu’est l’Alchimie. Bernard le Trévisan l’averti d’éviter ces
personnes comme la peste qui font tant de vides et vaines promesses ; voilà pourquoi
j’ai écrit ce Traité pour guider l’aveugle, et instruire l’égaré. Je désire
tout d’abord, nettoyer notre Art des calomnies dont il a fait l’objet, puis
décrire la qualification des ses étudiants et ses méthodes de procéder. Après
ces explications préliminaires, je m’attacherai à la description de l’Art
lui-même.
Avant de continuer, je voudrai élever mes
plus sérieuses protestations contre cette méthode de raisonnement que certains
sophistes déçus ont utilisé à la charge de cette science. La perversité de
certains de ces professeurs menteurs ne peut rien prouver pour ou contre son
authenticité. Une telle position ne peut seulement être bonne que si elle est
fondée sur des arguments basés sur des relations naturelles ; mais il est
impossible de trouver de tels arguments. La lumière de la Nature est trop
éclatante pour être assombrie par ces obscurantistes. J’espère que mon livre
montrera que la Transmutation des Métaux, à partir d’un état imparfait à un
état parfait est une réalisation réelle et véritable, effectuée en coopération
entre la Nature et l’Art. La seule chose qui distingue un métal d’un autre, est
son degré de maturité, qui est bien entendu plus grand dans les métaux les plus
précieux ; la différence entre l’or et le plomb n’est pas une question de
substance, mais une question de digestion ; dans les métaux communs la coction
n’a pas été suffisante pour purger les impuretés métalliques. Si par un moyen
quelconque, ces superfluités de matière impure peuvent être organiquement
enlevées des métaux communs, ils deviendront alors de l’or et de l’argent.
Ainsi les mineurs nous disent que le plomb s’est en plusieurs cas transformé en
argent dans les entrailles de la terre ; et nous prétendons que la même chose
peut être produite en bien moins de temps par les moyens de notre Art. C’est un
fait que le Mercure qui est généré dans les entrailles de la terre est la
substance commune à tous les métaux — puisque ce Mercure entre en combinaison
avec toute sorte de métal — ce qui ne serai pas le cas s’il n’était pas
naturellement de leur espèce. Par l’Art et l’aide de la Nature, le Mercure peut
être successivement conjoint à tous les métaux, afin que l’un ou l’autre avec
la même couleur et fluxibilité, puisse par ensuite montrer et exprimer la vraie
température et propriétés d’eux tous. Plus encore, tous les métaux peuvent être
dissout par le vif-argent — et cela ne pourrait sûrement pas être s’il n’était
de la même substance. Plus encore, le Mercure du plomb peut devenir celui du
fer, et le Mercure du fer celui du cuivre ; tandis que le Mercure de l’étain
peut même être transmuté en celui de l’argent ou de l’or — un fait qui démontre
triomphalement la substantielle affinité de tous les métaux. De l’antimoine
aussi, on peut obtenir un bon Mercure, que certains Artistes sont capables de
changer en mercure métallique. C’est aussi un fait bien établi que le Mercure
obtenu de tout corps métallique ou minéral possède les propriétés d’absorber le
Mercure commun en sa propre nature ; de même le Mercure commun peut devenir à
son tour celui de tous les métaux. Ces arguments, ne montrent-ils pas qu’il n’y
a qu’un seul Mercure, et que dans les différents métaux il est seulement
différencié par leur différent degré de digestion et de pureté ? Je ne vois pas
comment on peut répondre à ces arguments. Il est possible en faite que quelque
personnes stupides puissent alléger pour réfuter notre raisonnement qu’elles ne
peuvent accomplir toutes ces transformations chimiques sur lesquels il est basé
; mais de tels opérateurs justifieraient grandement leur ignorance s’ils
avançaient cela contre la réalité de notre Art. Ils ne doivent pas faire de
leur peu d’entendement la mesure ou le standard des possibilités de la Nature.
A tout point de vue, mes paroles ont autant de valeur que les leurs (et mieux
encore, car ils ne peuvent jamais prouver le contraire), et j’affirme le plus
positivement et le plus solennellement, que j’ai de mes propres mains effectué
chacune des expériences que j’ai décrit ; et j’en connais beaucoup d’autres
dont les expériences ont démontré que ces choses étaient vraies. Comment votre
opposant peut-il se prévaloir contre des témoins oculaires par une simple
négation ? Mon témoignage est justifié par des hommes tels que Albertus,
Raymond, Riplée, Flamel, Morien et une multitude d’autres. Je confesse que les
transformations dont j’ai parlé ne sont pas faciles à accomplir, mais quiconque
a la Clef de notre Art peut ouvrir toutes les portes, et a pouvoir sur tous les
secrets de la Nature. Mais cette Clef n’est possédée seulement que par ceux qui
ont une connaissance pratique et théorique des procédés naturels. Je pourrais
ici mentionner diverses mutations des métaux, comme par exemple celle de Mars
en Vénus, par l’acide vert du vitriol, de Mercure en Saturne, de Saturne en Jupiter,
de Jupiter en Lune, lesquelles opérations, en vérité, plusieurs vulgaires
chimistes (bien éloigné des sommets de l’art) savent effectuer. Je pourrai
aussi ajouter ce qui est seulement connu de quelques philosophes, qu’il y a une
substance secrète intermédiaire entre les métaux et les minéraux, dont les
vertus célestes mélangées produisent un certain métal sans nom, qui est, à
proprement parlé, non point un métal, mais un Chaos, ou Esprit, car il est
entièrement volatile : et par ce tous les métaux peuvent être évolué sans
l’Elixir transmutatoire, même l’or, l’argent et le mercure. L’auteur de la «
Nouvelle Lumière » l’appelle Chalybs, et c’est la véritable clef et premier
principe de notre Art. Pourquoi alors les Sages ont-ils caché toutes ces choses,
et les ont-il énoncée paraboliquement pour les vrais fils de science ? Il y
a-t-il moins de vérité à cause de cette raison ? Tout ce qui est nécessaire
pour perfectionner et développer une substance imparfaite, est la douce action
digestive d’un agent homogène. Cet agent est l’or, aussi hautement mûr que la
digestion naturelle et artificielle puisse le produire, et un millier de fois
plus parfait que le métal commun du même nom. L’or, ainsi exalté, pénètre
radicalement, teint et fixe les métaux. Nous pouvons illustrer ce fait
scientifique de la manière suivante. Si vous prenez six livres d’argent, et le
dorez avec une seule once d’or, vous pouvez après étirer votre argent en fils
de la plus grande finesse, et toujours percevoir distinctement en chaque fils le
brillant de l’or. Si alors ce métal, mort, corporel et terrestre (ce qui a un
corps bien sûr, n’a pas le pouvoir d’entrer en un autre corps) peut produire un
si merveilleux effet, semble-t-il incroyable que l’esprit de cet or qui peut
pénétrer et animer le corps d’autres métaux, ne les transforme en sa propre
nature ? Si nous avions cette teinture spirituelle, n’est-il pas clair qu’elle
ferait intérieurement ce que l’on voit le corps de l’or faire extérieurement ?
Souvenez-vous que notre Teinture est la Quintessence de l’or, et est infiniment
plus parfaite que le simple corps de l’or ne puisse être jamais ; et qu’il a
par conséquent un pouvoir infiniment plus grand de diffuser sa qualité
essentielle. Si l’or donc entre spirituellement en un autre métal, il
l’assimilera simplement à sa propre nature. Nous décrirons plus loin la méthode
de cette ingestion spirituelle. Ajoutons seulement en cet endroit, où nous
discourons du bien fondé de la transmutation métallique, que la semence est la
perfection de toute substance qui possède de la semence ; que ce qui n’a point
de semence est imparfait. C’est alors comme les poètes le chantent : « L’or
contient les semences de l’or, bien quelles soient profondément cachées ». L’or
n’est pas seulement parfait, mais est aussi la chose la plus parfaite de son
espèce (à savoir les métaux). Si l’or a une semence, elle doit être contenue
dans l’eau, qui est la demeure des esprits, la semence étant un certain moyen
spirituel de conserver toutes espèces. Si l’or doit être dissout dans le but
d’extraire sa semence, la dissolution devra s’effectuer par le moyen de cette
même eau métallique. Lorsque cette dissolution est faite, l’or abandonne sa
forme terrestre, et prend une forme liquide. Maintenant, l’or étant à la fois
le point de départ et le but de tout ce processus de génération, il est clair
que toutes les opérations intermédiaires doivent avoir un caractère homogène, à
savoir, elles doivent consister en graduelles modifications de la semence de
l’or. Les opérations de notre Art doivent commencer par la dissolution de l’or
; et doivent se terminer par la restauration de la qualité essentielle de l’or.
Mais, comme le négatif ne peut jamais devenir positif, la forme finale de notre
or doit être essentiellement différente de sa forme initiale. La forme finale
est grandement plus noble que l’initiale comme le feu qui est plus subtil et
spirituel que la terre. Ce que j’ai écrit est suffisant pour le sincère
étudiant de notre Art ; et ce livre n’est pas destiné aux critiques hostiles et
pointilleux. Par conséquent, je continuerai maintenant et ajouterai un mot ou
deux sur les aptitudes de ceux qui veulent étudier cette noble science. Comme
je l’ai mentionné, notre Art est tombé en disgrâce, à cause de la stupidité et
malhonnêteté de beaucoup de ses professeurs. Il y a d’ignorants artisans, qui
n’ayant pas d’habilité, ni suffisamment de cervelle pour un commerce honnête,
s’immiscent en notre Art, et bien sûr, perdent bientôt tout ce qu’ils
possèdent. D’autres, sont seulement encore plus ignorants que ceux-là ; et ont
trop hâte de faire de l’or avant d’avoir seulement maîtrisé les rudiments de
science naturelle ; et bien sûr ils échouent, et dépensent tous leurs biens,
empruntent à leurs amis, s’abusent eux-mêmes et les autres avec l’espoir d’infinies
richesses, apprennent à parler dans un jargon semi-philosophique, et offre un
prétexte aux détracteurs de notre Art. Et d’autres encore qui ont véritablement
un savoir véritable du secret, mais qui donnent à contrecœur aux autres la
lumière qui a éclairé leur propre sentier, et qui par conséquent écrivent à son
sujet dans un langage désespérément embrouillé, que le débutant perplexe est
incapable de comprendre. A ce groupe appartiennent Geber, et Lulle qui auraient
rendu un bien plus grand service à l’étudiant, s’ils n’avaient pas trempé leur
plume dans l’encre. La conséquence de ceci est que celui qui entreprend cette
étude se retrouve soudainement perdu dans le labyrinthe embrouillé de l’erreur
et du doute, sans personne pour le guider. Je vais dons essayer de lui donner
quelques conseils avisés sur le meilleur moyen d’arriver au but.
En premier lieu, il doit faire ses
opérations en grand secret de façon à ce qu'aucune personne méprisante ou
injurieuse en ait connaissance ; car rien ne peu plus décourager le débutant
que la moquerie, les sarcasmes, et les bons conseils d’étrangers bien pensant.
Plus encore, s’il ne réussi pas, le secret le protégera de la dérision et de la
persécution des tyrans avides et cruels. En second lieu, celui qui veut réussir
dans l’étude de cet Art, doit être persévérant, industrieux, studieux, doux, et
d’un bon tempérament, étudiant attentif, n’étant pas facilement découragé ni
paresseux ; il peut travailler en coopération avec un ami, mais pas plus, et
doit être capable de garder ses propres avis, il est aussi nécessaire qu’il ait
un petit capital pour se procurer l’équipement nécessaire ainsi que la
nourriture et les vêtements pendant le temps qu’il poursuit cette étude, afin
que son esprit ne soit pas distrait par le besoin et l’anxiété. Avant tout, il
doit être honnête, ayant la crainte de Dieu, pieux et saint. Etant ainsi, il
doit étudier la Nature, lire les livres des meilleurs Sages, qui ne sont ni
imposteurs ni envieux, et les étudier nuit et jour ; qu’il ne soit pas trop
passionné pour toute idée pratique avant qu’il ne l’ait consciencieusement
testée, et trouvée en harmonie non seulement avec l’enseignement des Sages,
mais aussi avec celui de la Nature. Et après cela qu’il embrasse la partie
pratique de l’ouvrage en modifiant sans cesse ces opérations jusqu’à ce qu’il
aperçoive les signes qui sont décrits par les Sages. Et qu’il ne désespère pas
des mauvais chemins qu’il emprunte, car les plus grands philosophes ont appris
le plus par leurs erreurs. Comme guide en ses opérations il trouvera toute la
lumière dont il a besoin dans le traité suivant.
Chapitre II.
De l’Origine de cet Art et de ses Ecrivains ; ses Principes
Métalliques Fondamentaux, et la Production Graduelle des Métaux et Minéraux.
H
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ermès, que l’on appelle Trimégiste, est
généralement regardé comme le Père de cet Art ; mais il existe différentes
opinions en ce qui concerne son identité. Certains disent qu’il fut Moïse ;
mais tous s’accordent à dire qu’il fut un philosophe très clair voyant, le premier
auteur sur le sujet, et était aussi d’origine Egyptienne. D’autres disent
qu’Enoch inventa cet Art, et avant l’arrivée du Déluge l'écrivit dans ladite
table d’émeraude, qui fut par la suite trouvée par Hermès dans la vallée
d’Hébron. Beaucoup affirment qu’il était connu d’Adam, qui le révéla à Seth ;
que Noé dans l’Arche posséda le secret, et que Dieu le révéla à Salomon. Mais
je ne suis pas d’accord avec ceux qui affirment que notre Art a une origine
mystique, et par conséquent le rende ridicule au yeux du monde méprisant. S'il
est fondé sur la vérité éternelle de la Nature, pourquoi devrai-je me mettre
martel en tête pour savoir si tel ou tel antédiluvien personnage eut ou n’eut
pas le savoir ? Il est suffisant pour moi de savoir qu’il est maintenant certain
et possible, que l’Art ait été pratiqué par des initiés durant plusieurs
centaines d’années, et sous les latitudes les plus distantes ; on doit aussi
noter que la plupart de ces écrits sont tous d’un style obscur, figuratif,
allégorique et embrouillé, et que certains d’entre-eux ont actuellement mélangé
le faut à la vérité dans le but de confondre les ignorants, et qu’ils ont
existé à travers les âges, dans différentes nations et en différentes langues,
et n’ont pas diversement traité d’une opération, mais montrent tous un
merveilleux et frappant accord en regard des caractéristiques principales de
leur enseignement — accord qui est absolument inexplicable, excepté si on
suppose que notre Art est quelque chose de plus qu’un simple labyrinthe de mots
confus. Notre Art est le plus clairement expliqué par Bernard le Trévisan,
Riplée l’Anglais, Flamel le Français, Sendivogius l’auteur de la « Nouvelle
Lumière », l’auteur anonyme de « l’Arcane d’Hermès », qui écrivit aussi
Enchiridon Physicæ Restituaæ, et « L’Echelle des Philosophes », le grand «
Rosaire », le Traité de Dionysius Zachaire, les travaux de Morien, les travaux
de Egidus de Vadis, le poème d’Augurellus intitulé « Faire de l’Or », les
travaux de Pierre Bonus de Ferrara, et « l’Abrégé du Rosaire ». Que l’étudiant
se procure un ou plus de ces précieux ouvrages sur Alchimie ou d’autres
similaires, et qu’il étudie les secrets de la Nature avec la lumière par
laquelle ces ouvrages les éclairent. Il trouvera un savoir de science naturel,
et plus particulièrement de minéralogie, indispensable à ses desseins.
Tous les philosophes nous disent qu’il y
a quatre éléments, lesquels composent toutes choses, et dont par le moyen de
leurs diverses combinaisons, toutes choses sont produites. Mais la vérité est
qu’il n’y a seulement trois éléments, à savoir, ceux qui de leur propre nature
sont froid — l’air, l’eau, et la terre. Le manque de chaleur que nous voyons en
eux est proportionnel à leur distance au soleil. Je ne considère pas le Feu
comme un élément. Il n’y a point de feu, excepté le feu commun qui brûle dans
l’âtre ; et sa chaleur est essentiellement destructive. La chaleur qu’il y a
dans les choses est soit le produit de la lumière, ou du mouvement, ou de la
vie, ou de processus d’altération. Le Feu n’est pas un élément, mais un voleur
qui larcine sur les produits des quatre éléments ; c’est un violent mouvement
corruptif causé par le choc de deux principes actifs. Nous voyons alors qu’il
provient de deux autres substances, n’étant pas lui-même une substance — le
résultat de l’active coopération d’un combustible et d’un comburant. Le froid
est la nature et la caractéristique des trois éléments, et ils possèdent la
chaleur seulement comme un accident. D’ailleurs il est vrai que les objets sont
formés par un mélange de ces trois éléments, car des choses dissemblables ne
peuvent jamais réellement s’unir, vu que l’union est un mélange complet et
concrétion des plus petits atomes ou molécules de deux substances. Mais un tel
mélange est possible dans le cas de deux matières dissemblables, comme par
exemple, entre l’eau et la terre (ou l’eau et le vin) ; ils acceptent d’être
séparé à n’importe quel moment par le fait de la disproportion de leurs
particules les plus petites. Il peut être dit que pour l’intérêt de l’union,
les éléments grossiers deviennent aussi subtils que les autres ; mais si cela
était le cas, si pour effectuer l’union l’eau devenait aussi subtile que l’air,
cela signifierai simplement que l’eau est devenue air, une assomption qui par
conséquent échouerai pour prouver la possibilité d’une amalgamation de l’eau et
de l’air. N’est-ce pas une supposition plus simple et plus crédible que
seulement l’eau ou l’air, quoiqu’il en soit, entre dans la composition de
n’importe quel objet donné ? Mais si certains persistent toujours d’affirmer
cette permutation des éléments (qui après tout, ne voudrait seulement dire que
toutes choses sont faites d’air), laissez-moi demander une humble question,
part l’activité de quel agent sont-il ainsi transmutés ? De plus on serai aussi
en droit de demander qu’elle est l’utilité de cette permutation de l’air en
eau, et de l’eau en air ? Que peut effectuer la terre convertie en eau, ou
l’eau convertie en air, qui ne puisse être aussi bien accompli par l’eau et
l’air d’origine ? Ce serai un processus difficile et inutile de permanente
transmutation qui n’aurait pour but aucune raison utile, et il est évident que
la Nature ne fait rien en vain. Si l’on devait dire que la terre raréfiée en
eau est comme l’eau, bien que pas exactement de l’eau, ma réponse serai que
c’est un simple jeu de mots, et si la terre raréfiée est seulement comme l’eau,
mais pas réellement eau, il n’est pas possible qu’elle se combine avec elle
dans ses particules les plus infimes ; donc cette hypothèse ne fait rien
gagner. Nous pouvons alors conclure que toutes choses tirent leur origine d’un
élément, qui ne peut être la terre ou l’air. Je pourrais prouver cela
longuement si l’espace n’était limité. Il s’ensuit donc que l’eau doit être le
premier principe de toutes choses, à savoir, de tous les corps concrets en ce
monde ; la terre est l’élément fondamental en lequel tous les corps croissent
et sont préservés ; l’air est le véhicule en lequel ils croissent et par le
moyen duquel les vertus célestes leur sont communiquées. La semence de toutes
choses a été mise par Dieu dans l’eau. Cette semence se montre ouvertement
parfois, comme dans les végétaux, et est parfois gardée dans les bourses comme
les animaux ; et est cachée dans les profondeurs de l’être essentiel comme dans
les métaux. La semence est mise en action par sa forme (à savoir, une certaine
influence céleste appropriée) coagule l’eau matérielle, et passe par une série
de processus de fermentation (la fermentation étant le principe de toute
transmutation) jusqu’à ce qu’elle est produit ce pourquoi elle est destinée. Si
la semence est métallique, alors, elle génère en premier un liquide sec, qui ne
mouille pas les mains, à savoir le Mercure, la mère de tous les métaux. Le
Mercure peut-être décrit comme étant la véritable première matière des métaux ;
car tant que l’eau élémentaire n’est pas devenue Mercure il ne peut être
affirmé avec aucun degré de certitude qu’un métal ou minéral doit en provenir.
L’eau est en elle-même potentiellement la semence soit d’un animal, d’un
végétal ou d’un minéral ; mais le Mercure est de l’eau différenciée
métalliquement, à savoir, c’est de l’eau passée à ce stade de développement, en
lequel elle ne peut plus longtemps produire rien d’autre que des substances
minérales. Le Mercure est donc la semence commune de l’or, l’argent, le cuivre,
l’étain, le fer, le plomb, etc. ; leur différence ne peut seulement être vue
que dans leur degré de digestion. Le digestif n’est pas n’importe quel soufre
gras qui est mis en action du dehors ; car le Mercure contient en lui le
principe actif de son développement, à savoir, la chaleur interne due aux
influences célestes, provoquant sa vitalité, et dépendant de la disposition de
la matrice. Ces influences célestes agissent de part le monde ; mais leur exact
mode d’action est déterminé par la nature potentielle des semences ; si la vie
interne est métallique, le cours de son développement par l’action des agents
extérieurs sera aussi métallique. De plus le Mercure se développe seulement où
les influence externes (céleste et terrestre) peuvent le mettre en action. En
toute autre endroit il apparaîtra une substance froide, morte, et sans vie.
Mais au centre de son origine il est vivifié par l’action des influences
célestes, transporté par l’intermédiaire de l’air, d’où résulte de la chaleur,
à laquelle la vie est nécessairement associée. Alors la matrice dans laquelle
le Mercure est placé, lui est alors plus ou moins adaptée, voire pas du tout ;
et en raison de ces différents degrés d’adaptation, la substance demeure soit
inerte, soit plus ou moins parfaitement développée ; l’imperfection du
développement donne les métaux imparfaits, tandis que le développement parfait
donne de l’or ou de l’argent ; mais tous les métaux différenciés par le degré
de leur digestion ou maturité, ont la même première matière, à savoir le
Mercure. Les sédiments et impuretés que l’on trouve en abondance dans les
métaux communs, ne font pas parti du Mercure originel mais sont ajoutés par la
suite par quelques souillures durant le processus de la coagulation, ou à cause
d’impuretés contenues dans la matrice où s’effectue la génération
(fermentation) métallique. Mais je vais maintenant poursuivre du sujet spécial
de ce Traité, à savoir, la restauration ou la multiplication de l’or et de
l’argent.
Chapitre III.
De la génération de l’Or et de l’Argent à partir de la Substance
Mercurielle, et de la Possibilité d’amener les Métaux Imparfaits à la
Perfection.
D
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e la source ci-dessus décrite (le
Mercure) nous suivons la naissance de l’or, et de sa sœur l’argent ; il
représente cette substance amenée à la perfection par le moyen de la digestion.
La perfection est de deux sortes, rudimentaire ou complète, partielle ou
entière. La complète perfection (la digestion complète de tout ce qui est crud
et l’élimination de toutes les impuretés) est le but ultime de la Nature ; et
elle l’a atteint en notre or, qui par sont éclat éclaire toute la terre. Elle
peut être appelée perfection rudimentaire, pas dans l’absolu mais relativement,
lorsqu’elle est comparée avec les principaux corps imparfaits. Ces corps sont
formellement ou essentiellement imparfaits dans la composition et l’impur
prédomine sur le pur, de sorte qu’ils ne pourraient jamais d’eux-mêmes ( par
développement naturel) atteindre la perfection ; c’est le cas de tous les
métaux excepté l’or et l’argent. Mais lorsque le pur est libéré de la tyrannie
corruptive de l’impur, et prend le dessus, nous avons une perfection
rudimentaire, bien que le développement du corps puisse toujours être incomplet.
Ces parties cruds et impuretés originellement n’appartiennent pas à la
substance métallique, et on est capable de les en séparer; si elles sont
parfaitement purgées avant la coagulation, on obtient un métal parfait. Mais
même si elles sont coagulées ensembles avec le Mercure, il est toujours
possible de les séparer de lui, et donc de parfaire le Mercure. C’est sur cette
possibilité que notre Art est fondé ; et le travail consiste à effectuer cette
séparation. Les métaux communs contiennent le même mercure que l’or ; si nous
pouvons libérer ce Mercure de ses impuretés qui empêchent son développement, il
doit devenir parfait, à savoir, devenir de l’or. Si nous pouvions trouver
quelque agent de séparation qui pourrait effectuer cette tâche pour les métaux
impurs, il serait aussi un agent de digestion, à savoir il vivifierai la
digestion intérieure du Mercure qui est depuis longtemps au tombeau. Un tel
agent de séparation est notre divin Arcane, qui est l’esprit céleste de l’eau
possédant un ardent pouvoir de pénétration. Comparé avec l’or commun, c’est ce
qu’est l’âme en comparaison avec le corps ; et ayant atteint le plus haut degré
de fixité corporelle, il absorbe le Mercure des métaux communs en sa propre
nature, et les protège du feu tandis que les impuretés sont brûlées. Le Mercure
des métaux communs (sauf le Mercure de l’or), si ils sont exposés au feu sans
une telle protection, ne seraient pas capable d’en affronter l’épreuve, mais
(n’ayant pas de cohésion avec son corps impur et ne possédant aucune fixité en
lui-même) s’évaporerait simplement, et laisserait les impuretés devant être
brûlées. Mais notre Arcane, étant une substance à la fois spirituelle et
homogène, est capable d’entrer en une parfaite union atomique avec les métaux
imparfaits, de les absorber en sa propre nature les faisant comme lui, et
communique à ce Mercure sa propre fixité, et le protège du feu, alors quand le
feu à brûlé toutes les impuretés, ce qui reste est bien sûr l’or ou l’argent
pur, en fonction de la qualité de la Médecine — qui à partir de là (comme tout
autre or ou argent) est capable de résister à l’épreuve. Donc vous voyez que,
comme il est souvent dit, nous ne professons pas de créer de l’or et de
l’argent, mais seulement de trouver un agent qui — en accord avec son homogénéité
et spiritualité — est capable d’entrer en union intime (atomique) et maturante
avec le Mercure des métaux communs. Et nous prétendons que notre Elixir est
capable, par l’intense degré de sa fixité et de sa couleur, de communiquer ces
qualités à n’importe quelle substance homogène qui ne les possèdent pas.
Chapitre IV.
De la Semence de l’Or ; et si les autres Métaux ont une semence.
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a semence est le moyen générique de
propagation donné à toutes les choses imparfaites ci-après ; c’est la perfection
de chaque corps ; et quiconque n’a pas de semence doit être considéré comme
imparfait. Si les métaux ont une semence, ils ne la perdent pas dans la
coagulation, qui est l’effet de la perfection (ou plutôt des conditions
parfaites). Maintenant dans toute chose contenant une semence la maturité
signifie le parfait développement des semences, et c’est la raison pour
laquelle cette semence métallique n’est par conséquent certainement pas
détruite par la coagulation (le processus de maturation). Si l’on demande si
tous les métaux ont une semence, ma réponse est, que la semence de tous les
métaux est la même ; mais en certains elle est trouvée près de la surface et en
d’autres éloignée. Toute semence métallique est la semence de l’or ; car en
regard des autres métaux, l’or est le but de la Nature. Si les métaux communs
ne sont pas or, c’est seulement à cause d’empêchements accidentels ;
potentiellement ils sont tous or. Mais bien sûr, cette semence de l’or peut
être plus aisément obtenue de l’or mûr lui-même. Donc, ce serai un travail
inutile que d’essayer de l’obtenir de l’étain ou du plomb par quelques procédés
laborieux, alors qu’on peut facilement l’obtenir de l’or même. Souvenez-vous
que je parle maintenant de la semence métallique, et non point du mercure. Le
plomb doit être multiplier, non point dans le plomb, mais seulement dans l’or ;
car sa semence ne peu devenir fertile que lorsqu’elle atteint la maturité de
l’or. On peut admettre que l’argent à sa propre semence, puisqu’il y a une
Teinture multiplicative blanche (et aussi une rouge). Mais la Teinture Blanche
est réellement contenue dans la Rouge ; et la semence de l’argent n’est rien
d’autre qu’une modification de celle de l’or. La blancheur de l’argent est le
premier degré de perfection, le jaune de l’or en est le second est le degré et
le plus élevé. Car la mère de notre Pierre (l’argent des Sages) est blanche, et
communique sa blancheur à notre or, d’où la source jaillissante des deux
parents est premièrement blanche, comme sa mère, puis rouge grâce au sang royal
de son père.
Chapitre V.
De la vertu de la semence de l’or, et où on peut le plus
facilement la trouver.
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ans le but d’obtenir ce moyen pour la
perfection des métaux imparfaits, nous devons nous souvenir que notre Arcane
est l’or exalté à son plus haut degré de perfection qui puisse être obtenu par
l’action de la Nature et de l’Art. Dans l’or, la Nature a atteint le terme de
ses efforts ; mais la semence de l’or est toujours quelque chose de plus que
parfait, et pour la cultiver nous devons par conséquence demander l’aide de
l’Art. La semence des métaux est encore plus complètement cachée à la vue que
celle des animaux ; néanmoins son extraction est du domaine de notre Art. La
semence des animaux et des végétaux est une chose différente, et peut être
coupée et être séparément montrée ; mais la semence des métaux qui est diffuse
dans tout le métal, et est contenue dans ses parties les plus infimes, ne peut
être discernée de son corps : son extraction est par conséquent une tâche qui
peut être un fardeau pour le plus expérimenté des philosophes ; les vertus de
tout le métal doivent être renforcées, pour les convertir en sperme ou semence,
qui par circulation, reçoit la vertu des supérieurs et des inférieurs, puis
devient ensuite une forme sainte ou vertu céleste, qui peut la communiquer à
ceux qui sont en rapport avec elle par homogénéité de matière. En ce qui
concerne la Pierre, tout l’or est sa substance. L’endroit où la semence réside
est — approximativement parlant — l’eau ; et pour parler proprement et
exactement, la semence est la plus petite partie du métal, et est invisible ;
mais cette présence invisible est diffusée dans toute l’eau de son espèce, et y
déploie sa vertu, rien d’autre que l’eau n’étant visible, nous devons donc
conclure d’un point de vue rationnel que cet agent intérieur (qui est à
proprement parlé la semence) est réellement là. D’où nous appelons toute l’eau
semence, de la même manière que nous appelons le grain semence, bien que le
germe de vie soit seulement une infime particule du grain. Mais la vie séminale
n’est pas distincte de la substance restante des métaux ; au contraire, elle
est inséparablement mêlée aux parties les plus infimes du corps. En règle
générale cependant, nous décrivons la totalité de notre eau dorée comme étant
la semence de l’or, car cette vertu séminale y prévaux de la plus subtile
manière. Les Sages ont appelé cette vertu séminale le ferment caché, le poison,
ou le feu invisible ; de plus ils ont dit que c’était un feu, ou que ce feu
résidait dans l’eau ; ils différenciaient l’âme et l’esprit, le premier étant
le véhicule et le second la vertu active. Si l'on se demande pourquoi nous
décrivons l’eau comme le siège de la semence, ou esprit séminal, qu’on se
rappelle qu’au commencement l’Esprit de Dieu planait sur la surface des eaux, à
savoir, les pénétrait avec Son pouvoir céleste vivifiant. Ainsi depuis le
premier jour de la Création, l’eau a été la source et l’élément de toutes
choses. Car l’eau seule contient les semences de toutes choses ; chez les
végétaux elles sont portées par l’air crud ; chez les animaux préservées dans
les bourses ; tandis que chez les minéraux elles sont diffusées dans toute la
substance ; néanmoins, la semence ne peu jamais quitter sa demeure originelle
(à savoir l’eau). Les choses sont préservées par la provenance de leur origine
; car la cause de leur origine étant enlevée, les choses qui en sont l’effet
cessent d’exister ; d’où la multiplication et nutrition de toutes choses est
dans l’eau et par l’eau. Les végétaux sont générés et nourris par le Teffas
aqueux de la terre ; les animaux par le chyle liquide ; les métaux par le
liquide mercuriel. Les animaux préservent leur semence dans leurs bourses, et
au moment voulu la projettent dans la matrice appropriée, où elle se moule
premièrement en un fœtus tendre et compact, et ce fœtus étant nourri par le
liquide femelle menstruel, croît ainsi jusqu’à sa naissance. Puis il est nourri
de lait jusqu’à ce qu’il puisse supporter des nourritures plus consistantes ;
mais cette nourriture solide ne devient pas un réel nutriment avant que
l’estomac ne l’ait converti en un chyle liquide (comme par exemple les os dans
l’estomac d’un chien). De la même manière les métaux gardent leur parfaite
semence où elle ne peut être vue ; mais même là elle est préservée en l’eau.
Alors l’Artiste l’extrait, et la met dans sa propre matrice appropriée, où elle
est entretenue et où elle grandit, jusqu’à (par le moyen de la corruption)
quelle atteigne sa glorification. C’est l’opération la plus difficile, parce
que les Métaux, en qui la semence est cachée, sont si fermement et étroitement
compactes, qu’ils ne céderont pas à la violence, mais seulement à un doux et
délicat processus chimique. Alors je vous dis, qu’il y a une matrice en
laquelle l’or (s'il y est introduit) émettra, de lui-même sa semence, jusqu’à
ce qu’il en soit affaibli et meure, et par sa mort soit régénéré en le plus
glorieux Roi, qui recevra alors le pourvoir de délivrer tous ses frères de la
crainte de la mort.
Chapitre VI.
De la Manière et des Moyens d’extraire cette Semence.
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ue les choses les plus belles soient les
choses les plus difficile à produire est expérimenté par tous les hommes, et on
ne doit pas s’étonner, par conséquent, que les plus glorieuses des opérations
sublunaires ne sont atteintes que par une grande quantité de difficultés. Si un
étudiant de cet Art est effrayé par un dur labeur, qu’il s’arrête au seuil.
Quand en vérité, le Père des Lumières a confié la Clef de l’Art à un homme, ce
qui reste à faire est simplement un jeu d’enfant ; ses yeux sont ravis à la vue
des signes les plus glorieux, jusqu’à ce que le temps de la moisson arrive.
Sans cela erreur et vexation en seront le résultat. Par conséquent l’homme
sage, avant que de commencer l’ouvrage, sera bien avisé d’en connaître les
signes. Que les fils du savoir apprennent que l’objectif principal de notre Art
est la manifestation de la semence cachée de l’or, qui ne peut être effectuée
que par une complète et parfaite volatilisation de ce qui est fixe, et la subséquente
corruption de sa forme particulière. Car ouvrir l’or de cette manière est le
plus grand secret du monde. Ce n’est pas fait par une dépravation corrosive du
métal, ni par l’usuelle méthode de dissolution, mais pas notre solution
philosophique du métal dans l’eau mercurielle, par le moyen d’une calcination
préalable du mercure (faite au moyen de l’agent), qui est produit par la
subtile rotation et conversion des éléments ; cette calcination de plus est la
mortification de notre liquide homogène avec l’élément sec lui appartenant ;
après quoi le sec est tellement ressuscité par le moyen de ce même liquide, que
la parfaite vertu mûre, extraite de la substance par le solvant, est la cause
de cette calcination et solution. Ici donc, il n’y point d’utilité pour
l’action d’un corrosif. L’or, qui est la substance la plus résistante et la
plus fixe au feu, est volatilisé et aucun simple corrosif ne pourra accomplir
un tel parfait changement de sa nature. Le puissant agent requis pour cet usage
doit être homogène, bien disposé, et spirituel, à savoir, il doit être de
l’espèce du corps (de l’or), et aussi suffisamment fort pour le dominer ; et
pénètre jusqu’au cœur, en laissant chaque particule d’or véritablement or. L’or
n’abandonne pas aisément sa nature, et se battra pour sa vie, mais notre agent
est suffisamment fort pour le soumettre et le tuer, et ensuite, il a aussi le
pouvoir de le ressusciter à la vie, et de changer ses restes inertes en un
corps pur.
Chapitre VII.
Du Premier Agent ou Matrice, en laquelle notre Semence doit être
émise et où elle doit être mûrie.
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l reste à trouver un Agent, au moyen
duquel l’opération susdite puisse être effectuée. Pour cela il nous faut une
eau homogène. Car nous avons vu que la semence de l’or est scellée, et ne peut
demeurer effective qu’en l’eau, et cette eau doit être homogène avec le corps,
ou autrement elle ne pourrait pas pénétrer toutes les épaisses enveloppes qui
protègent la semence. D’une manière générale, c’est-à-dire, chaque agent qui
exerce une action générative sur quelque chose, la transmue (autant que
possible) en sa propre nature. L’agent donc, doit être de la même espèce que le
corps qui doit être dissout, et plus encore, pur de tous sédiments ou mélange.
De même, alors que l’or est fixe et corporel, l’agent doit être hautement
volatil et spirituel ; l’or est épais et grossier, notre Agent est subtil, l’or
est mort, notre Agent est vivant : en sorte que notre Agent doit avoir toutes
les qualités que l’or n’a pas, et qu’il doit partager avec l’or. Donc nous
concluons que seul le Mercure est la véritable Clef de notre Art ; car en
vérité c’est l’eau sèche décrite par les Sages, qui bien qu'elle soit liquide
ne mouille pas les mains, ni rien qui n’appartienne pas à l’unité de la
substance. Le Mercure est le gardien, notre baume, notre miel, huile urine,
rosée de mai, mère, œuf, fourneau secret, four, vrai feu, venin de Dragon,
Thériac, vin ardent, Lion Vert, Oiseau d’Hermès, Poulet d’Hermogènes, épée à
deux tranchants dans la main du (Chérubin qui garde l’Arbre de Vie), etc. etc.
c’est notre véritable vaisseau secret, et le Jardin des Sages, dans lequel
notre Soleil se lève et se couche. C’est notre Minéral Royal, notre triomphante
Saturnie végétale, et la baguette magique d’Hermès, au moyen de laquelle il
façonne les formes selon son désir. C’est en parlant de cette eau que les Sages
disent : « Que les Alchimistes se vantent autant qu’ils veulent, mais sans
cette eau la transmutation des métaux est impossible. Dans la Nature, elle
n’est pas comme celle que nous utilisons en notre Art ; c’est la chose la plus
commune, et en même temps le trésor le plus précieux au monde… Par conséquent,
Fils du Savoir, faites très attention à mes paroles : Prenez ce qui est en soi
le plus impur, la femme prostituée, purgez-la radicalement de toutes ses
souillures, et en extrayez ce qui est le plus pur, nommément notre menstrue
(solvant), le Diadème Royal. » Notez que je vous ai dit en peu de mots tout ce
qui ennoblie le Sage, le sauve de l’erreur, et le conduit vers les plus
merveilleux champs de délices… L’arcane que nous recherchons n’est rien de plus
que l’or exalté à son plus haut degré de perfection, par l’opération de la
Nature assistée par notre Art. Lorsque le sperme caché dans le corps de l’or
est révélé par le moyen de notre Art, il apparaît sous la forme du Mercure,
puis est exalté en quintessence qui est premièrement blanche, et par le moyen
d’une continuelle coction devient rouge. Tout ceci est l’œuvre de notre Agent
Homogène, notre Mercure Pontique, qui est pur cristallin sans transparence,
liquide sans humidité, et en sorte une véritable eau Divine, que l’on ne trouve
pas sur la terre, mais qui est préparée par les mains du Sage avec la
coopération de la Nature, que nous savons, avons vu, avons fait, et possédons
encore, et que nous voulons aussi faire savoir au vrais étudiants de notre Art,
tandis que nous souhaitons le cacher au indignes.
Chapitre VIII.
Concernant la Généalogie du Mercure des Sages, son Origine,
Naissance, et des Signes qui le précèdent et l’accompagnent.
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uelques sophistes arrogants et vantards,
qui ont lu dans les livres que notre Mercure n’est pas le Mercure commun, et
qui savent que nous l’appelons par différent noms, ne rougissent pas d’aller
plus avant comme prétendants à la connaissance de cet Art, et prennent sur
eux-mêmes de décrire ce solvant comme diaphane et limpide, ou comme une gomme
métallique qui est permiscible avec les métaux, bien qu’en réalité il ne
connaissent rien à son sujet. On pourrait dire de même de ceux qui voudront
extraire notre Mercure des herbes ou d’autres substances encore plus
fantastiques. Cette gente ne sait pas pourquoi les Sages n’utilise pas le
Mercure tel qu’il est vendu par les apothicaires comme substance. Ils sont au
courant du fait, mais ne sont pas familier avec ses causes ; et la conséquence
est l’idée qu’ils ont que tout ce qui change la nature du Mercure commun, le
convertira en celui des Sages. Mais en regard de ces folles personnes, j’ai
déjà donné notre opinion…Tous les métaux comme je l’ai démontré dans le
deuxième chapitre, on le même principe substantiel, à savoir, le Mercure. De
cette proposition, il s’ensuit que la substance du Mercure commun est homogène
avec celle des autres métaux, et si le Mercure des sages est l’homogène eau
métallique, elle ne peut différer du Mercure commun seulement en rapport de sa
pureté et de sa chaleur. La première substance du Mercure commun est celle de
tous les autres métaux, à savoir, notre Mercure. Aussi longtemps qu’il demeure
dans les filons de la terre, en une place parfaitement adaptée à sa génération,
et est à l’abris de l’air crud, il maintient son mouvement et sa chaleur
intérieur, qui sont la cause de tout développement métallique. Mais s’il est
gâté par un accident, ou si l’endroit n’est plus adapté à lui, le mouvement
intérieur est arrêté, et la vie germinale gelée comme d’un œuf qu’une poule a
délaissé après l’avoir couvé un certain temps. C’est la raison pour laquelle
ceux qui ont essayé de digérer le Mercure commun par le moyen d’une chaleur artificielle
ont échoué grotesquement tout comme ceux qui ont essayé d’incuber
artificiellement un œuf pourri. Nous avons une masse métallique crud, non
digérée, froide, et non mûre, qui désire la forme de notre Mercure, contre
laquelle elle doit échanger la sienne, si elle doit devenir ce que nous
cherchons. En gardant cette fin à l’esprit, ses déficiences sont doubles ; sa
nature est empêchée par des superfluités de matières étrangères, et elle ne
possède pas la vertu spirituelle requise. Ses superfluités consistent en une
lèpre terrestre, et une hydropisie aqueuse. La vraie chaleur sulfureuse au
moyen de laquelle elle pourrait purger ses superfluités, lui fait défaut. L’Eau
en vérité est la matrice, mais aucune matrice ne peut recevoir un germe vital
sans chaleur. Alimentez donc votre Mercure (commun) avec le feu intérieur dont
il a besoin, et il se débarrassera bientôt de tous ses sédiments superflus. Si
vous pouvez effectuer cela vous avez accompli le grand exploit des Sages.
Jupiter recouvrira son empire ; les noirs nuages de Saturne sont dispersés, et
la fontaine scintillante jaillit claire et pure. Cette substance dissoudra l’or
au moyen de la véritable solution philosophique, qui est complètement
différente de ce que le fou peut faire utilisant des eaux corrosives qui
détruisent seulement la nature métallique. Ce Mercure (avec) l’or et l’argent
produit naturellement l’Arcane, ou or potable, comme tous les adeptes savent et
témoignent.
Je conclurai ici ce Traité, car tout ce
qui reste à dire sera traité dans un Traité spécial.
FIN
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