Nous ne pouvons pas passer à côté de l'Œuvre de Fulcanelli, et le monde entier nous l'envie - oui le monde entier, par le génie qui se dégage de l'oeuvre, malheureusement trop courte, d'une densité formidable, et d'une grande honnêteté, mais aussi par son aspect terriblement moderne pour l'époque car parler de récentisme, d'art de la mémoire, du Moyen-âge avec ferveur, tout en restant multi-culturel et éminemment pratique reste quelque chose d'inégalé.
La stature d'Adeptus Hermeticus Scientae reste le garant d'une œuvre qui rendra le mieux compte des sens cachés des symbolismes de pierre, de bois, de verre, avec une explication toujours culturelle et illuminatrice. Il faut avoir fait le Grand-Œuvre pour le comprendre, et comprendre le sens des symboles. Autrement il ne pourrait y avoir qu'erreurs et affabulations. Ce que nous rencontrons trop souvent en cette époque, privée de nos Adeptes pédagogues. Car Fulcanelli, haut de son expérience est aussi professeur, et sait amener, dans le respect du silence, du secret, et ce sans mensonges, de l'information précieuse, inédite, parlante pour qui sait la lire véritablement. En effet, trois livres, mais quels livres ! Une Somme, qui méritait bien son Index précis, détaillé, et qui, mieux encore, permet de s'y retrouver avec toutes les éditions des ouvrages avec des calques. Incroyable travail qui trop souvent passe inaperçu. Que les auteurs donc, par leur travail charitable, en soient vivement loués. Les Dieux de l'Olympe sauront, et ont certainement su, accorder leurs faveurs aux deux auteurs de ce travail.
Pourquoi faisons-nous confiance à l'énigmatique Fulcanelli ? Le but de cet article n'est pas d'explorer l'œuvre, mais de poser des jalons de lectures, et nous pouvons faire confiance à la sagacité de cet auteur sur deux facteurs, nous le croyons, et c'est entièrement personnel et partial, de nature bonne et généreuse, réellement brillant, tout en ayant apporté des preuves indiscutables de sa qualité d'opératif, pour que nous puissions lui accorder du crédit et donc de la confiance. Il s'est lui même refusé à mentir, comme l'on fait certains auteurs, et nous lui accordons du crédit là dessus, car il l'exprime clairement, il a tellement butté sur certains concepts de l'œuvre qu'il s'est refusé au mensonge ou à la déformation envieuse, et je pense que sa détresse, son sacrifice personnel et sa compassion, on fait qu'il voulait aider sincèrement les lecteurs méritants.
Le tort en Alchimie serait d'accorder de la valeur aux auteurs que l'on réussi à comprendre - croit-on - ou encore à ceux qui semblent être les plus clairs, au contraire, certains considèrent que plus un auteur est complexe plus il est certain qu'il dit beaucoup, notons au passage que la complexité est toute subjective, relative à celui qui lit. Je repense au "Songe Verd", qui pour moi a été écrit, pour donner en clair seulement un paragraphe et une phrase. Sur un ouvrage entier, c'est peu. C'est suffisant j'imagine selon le point de l'art qu'il a voulu éclaircir.
Mais Fulcanelli offre une proximité avec ses lecteurs, peut-être le siècle dernier permet de se rassurer et de se dire que l'Oeuvre n'est pas si "lointaine", si inatteignable. Peut-être cela joue t'il un peu. On se rassure, se disant qu'un contemporain a réussi, sans réelle preuve, si ce n'est les dires, toujours un peu flous, incertains, de Canseliet : "Oui, je l'ai connu à l'âge de 15 ans, mais je ne sais pas son nom"...
Je reste convaincu que cet homme a existé, qu'il a écrit, qu'il n'a jamais initié personne de connu, et n'a jamais parlé, autrement que dans ses livres. Je souhaiterai qu'il y ait un Adeptus qui ait été de sa main initié et que nous le connaissions, mais qui parlerait s'il était Adepte ? Ce serait folie absolue, pure ! TACERE, TACERE ! Se taire ! Tav Aleph, de la fin au début, ERE, ou RER.
Il aurait 181 ans cette année et aurait probablement été ému de voir la Cathédrale Notre-Dame de Paris brûler. Les explorateurs se sont perdus dans les dédales possibles de cette histoire gravitant autour de l'identité du Maître. Des hypothèses, des idées, des cul de sac. N'est-ce pas fatiguant, et ne serait il lui même pas fatigué de tout ça ? Est-ce que l'idée Hermétique du Pseudonyme, n'est justement pas de rester dans l'anonymat, pour laisser place au message et à son essence ? Le messager, qu'en a t'on à faire si c'est le Grand-Oeuvre qui importe ?
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